Tensions de plus en plus inquiétantes en Ukraine !

Quand je vois à quel niveau augmente les violences on ne peut que s’inquiéter des suites à venir dans les prochains jours. Cela fais déjà deux mois que les violences opposent le gouvernement « pro-Russe » à l’opposition « pro-Européenne ». Les uns veulent renforcer les alliances stratégiques avec la Russie, niant la séparation douloureuse du pays avec la mère patrie qui a eu lieu au moment de l’effondrement de l’ex-URSS ; tandis que les autres veulent suivre le chemin des autres pays de l’Est qui ont rejoint massivement l’Union Européenne durant les élargissements de 2004 et 2007.

Les violents affrontements entre manifestants pro-européens et forces de l’ordre ont fait cinq morts et 300 autres blessés à Kiev, (L’opposition a fait état de son côté de 1.700 blessés au total ces derniers jours, sans qu’il soit possible de vérifier ce chiffre. Lors d’une confrontation qui tourne à la guérilla urbaine et a provoqué mercredi de vives réactions de l’Union européenne et des Etats-Unis, le tout non loin du Parlement ukrainien. Cocktails Molotov d’un côté, contre grenades lacrymogènes de l’autre, c’est à cet endroit que les premiers échanges entre les deux camps se sont déroulés.

Deux mois pour réagir, alors que les élections Européennes approchent !

L’Union Européenne a tardé à réagir, c’est le moins que l’on puisse dire. Alors que de notre coté l’Europe ne fait plus rêver, que la campagne électorale tarde franchement à débuter, que les mouvements fascistes et extrémistes sont annoncés gagnants de l’élection dans la quasi-totalité des 28 pays et que l’on s’attend à une abstenions record… du coté Ukrainien on se bat dans les rues, il y a des centaines de blessés, même des morts, juste pour avoir le droit démocratique de choisir de voir son pays être simplement candidat à l’adhésion à l’Union Européenne. D’un coté on refuse d’aller voter… de l’autre des manifestants isolés ou tombés étaient battus sans ménagement à coup de pieds et de matraque, selon les journalistes sur place.

Extrémistes ou non ?

D’un coté, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso a averti Kiev de «possibles actions» et de «conséquences pour les relations» avec l’Ukraine, tandis que les États-Unis ont annoncé de premières sanctions en révoquant les visas de responsables ukrainiens impliqués dans les violences. De l’autre, Moscou a pour sa part dénoncé «l’ingérence étrangère» dans les affaires intérieures de l’Ukraine, tout en estimant de son côté que l’opposition «extrémiste» en violait «outrageusement la Constitution» et le président Ianoukovitch a appelé dans la matinée les Ukrainiens à ne pas suivre «les extrémistes». Certains diront que dès qu’il y a manifestations dans les rues, il y a forcément des extrémistes qui en profitent pour s’adonner joyeusement à leur passe temps préféré se résumant à la violence… d’autres diront que la démocratie on peut toujours l’invoquer pour lutter contre les violences, mais comment sans calmer quand la seule réponse du gouvernement en place se résume aux bombes lacrymogènes, aux coups de matraque et au vote de lois liberticides vont entrer aujourd’hui. Une raison de plus de voir les violences redoublées quand tout dialogue est rompu et que la liberté de manifester et tout simplement rendue illégale ! Ces nouvelles lois vont interdire pratiquement toutes les formes de manifestations dans toute l’Ukraine et durcir les peines de prison, allant jusqu’à 5 ans.

Le tout étant de justifier ces mesures qui, selon le président Ukrainien Viktor Ianoukovitch, sont le seul moyen d’endiguer les manifestations qui menacent de faire tomber tout le pays. Une position partagée par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a estimé que la situation était en train « d’échapper à tout contrôle ». Réaction peut surprenante quand on sait que ces nouvelles lois ukrainiennes ont comme modèles des lois… russes.

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Un manifestant tient un bouclier anti-émeute de la police, devant une barricade située devant le Parlement européen, dans le centre de Kiev, mardi 21 janvier. AFP PHOTO / GENYA SAVILOV

L’opposition a d’ores et déjà prévenue que contre ces lois ils se mobiliseront d’avantage ! Ce scénario redouté pourrait faire dégénérer la crise politique en Ukraine en un déchaînement de violences. Ironiquement, il se dessine mercredi 22 janvier, le jour de l’unité nationale en Ukraine, censée célébrer l’unification de l’Est et de l’Ouest. Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a rencontré trois dirigeants de l’opposition pour tenter d’obtenir une sortie de crise. La réunion a duré trois heures, et n’a visiblement pas abouti. Les trois opposants, dont l’ex-boxeur Vitali Klitschko, sont revenus sur la place, et ont menacé de passer « à l’offensive » si « Ianoukovitch ne fait pas de concessions ». « On résistera, et si nécessaire, on attaquera », a-t-il lancé devant la foule, avant d’ajouter que « la police se prépare à nous chasser ». Bref le pire est à craindre !

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