Le compte-rendu a été rédigé par Stéphane Hélière, Judith Jérusalmi et Marie-Anne Kraft, conseillers nationaux dans le Val de Marne
1) Bilan des élections municipales et européennes
François Bayrou débute le Conseil national en faisant le bilan des élections municipales et européennes. Les premières ont permis de reconstituer les forces en élus locaux avec un certain nombre de succès. Il note en particulier que le MoDem a eu une forte médiatisation pendant ces élections avec le succès à Pau. Elles ont été marquées par l’effondrement du PS au pouvoir.
Le résultat aux élections européennes est inespéré : 4 élus sur les 7 gagnés par l’Alternative UDI-MODEM avec 10% des voix ; le rapprochement avec l’UDI a été un succès pour cette élection. L’Alternative est la 4e force politique du pays alors que les 3 autres sont mal en point. « Nous sommes vivants et dans une situation prometteuse ».
2) Situation politique générale
S’agissant de l’état du pays, la situation est gravissime : le Gouvernement s’effondre, l’opposition implose. Il n’y a pas d’autre force politique de renouvellement dans le pays que le MoDem-UDI. Nous assistons aujourd’hui à la fin d’une période politique, qui a commencé en 1971 avec le programme commun et l’alliance entre le PS et le PCF sur une base programmatique marxiste. L’ADN de la gauche c’était : dépenses publiques, des avantages à distribuer et la défense de statuts ; l’intervention de l’Etat était le booster de l’économie française. Cet ADN n’est plus commun à la gauche depuis janvier 2014. Cette gauche unitaire là n’existe plus pour 10 ans. La gauche est en train de se scinder en deux pôles : un pôle social-démocrate et un pôle plus à gauche regroupant le Front de gauche, une partie des Verts, l’aile gauche du PS.
Du côté de l’opposition, nous assistons à une bataille au sein de l’UMP sur fond de déconsidération morale avec la multiplication des affaires donc l’affaire Bygmalion qui n’a pas fini de produire ses effets. L’UMP s’en sortira-t-elle ? Guerre entre les clans Sarkozy et Fillon, qui est aussi une guerre idéologique sur la ligne du parti. Sarkozy veut revenir et prendre la présidence de l’UMP. Pourra-t-il revenir compte tenu des multiples affaires où il est cité ? Quid de Juppé et de sa stratégie dans l’UMP ?
L’UDI, quant à elle, va connaître une guerre interne pour sa présidence dans les prochains mois : ils vont être sur une ligne identitaire à égale distance entre l’UMP et le Modem.
Mais aujourd’hui ce n’est plus le centre la question : il faut s’adresser au pays. Les électeurs de gauche et de droite sont en grand désarroi du fait de l’état de délabrement de leur organisation. Il n’y a pas une adhésion de fond à Marine Le Pen et au FN (cf.son score aux européennes moindre en voix que son score aux présidentielles) et en cas de 2nd tour à la présidentielle entre Marine Le Pen et un autre candidat elle est largement battue.
Dans ce contexte particulièrement lourd, le MoDem a une responsabilité particulière :
– Nous n’avons pas de problèmes et de dissensions en notre sein (logique de commando)
– Nous sommes la seule formation politique crédible
– Nous n’avons pas d’affaires de justice
– … et nous n’avons pas de dette !
Il faut que le MoDem fasse des propositions nouvelles, innovantes et percutantes. Ne pas se limiter à une collection de mesures mais donner une véritable vision de la société, d’une rénovation en profondeur. Pour cela François Bayrou nous invite à commencer parà écouter et lister quelles sont vraiment les questions qui se posent. Nous travaillerons ensuite à sur les solutions en imaginant des percées novatrices.
Nous avons beaucoup moins de moyens que les autres partis (budget de 1 M\u20ac contre presque 100 M\u20ac pour le PS ou l’UMP en comptant le total des moyens). Nous devons repenser nos propositions sous une autre forme, plus pénétrante et percutante car aujourd’hui tout le monde répète la même chose, les mêmes idées, les mêmes solutions. Les Français attendent autre chose, des propositions nouvelles. Nous manquons également de partenaires : nous devons trouver des partenaires (peut être Juppé ? s’il sort de l’UMP) pour parler, dialoguer, proposer quelque chose de nouveau aux Français.
La dégradation est telle qu’elle emporte le clivage droite/gauche et peut être les institutions de la Ve République. Il ne faut pas être bloqué dans un système partisan, mais s’adresser à tout le monde. FB se dit convaincu qu’avec les soubresauts dans le pays, Hollande ne pourra pas tenir et qu’une dissolution est probable d’ici la fin du quinquennat.
Il faut donc se préparer très sérieusement pour repérer et former les hommes et femmes du terrain qui pourront se présenter le cas échéant aux législatives. Pour cela, il faut rester authentiquement ouvert et découvrir des personnalités en phase avec nos idées. Il faut aussi travailler sur notre organisation de terrain.
L’Université de rentrée du MoDem à Guidel les 19, 20 et 21 septembre doit être particulièrement réussie et marquer notre capacité au dialogue avec d’autres et à produire des idées nouvelles. Une importante session de formation sera offerte aux nouveaux élus municipaux par l’IFED.
3) L’Europe
François Bayrou se réjouit dela prise en compte des élections du Parlement Européen dans le choix du président de la Commission. Il connaît très bien personnellement Jean-Claude Juncker, avec lequel il a tissé des liens d’amitié, qui partage nos valeurs. Ila beaucoup d’atouts : expérience, connaissance des réseaux, polyglotte(français, allemand, anglais), homme de consensus et d’équilibre, il a la dimension pour le poste. François Bayrou déplore la réaction de la Grande-Bretagne et la déclaration de David Cameron qu’il juge insupportable,anticipant un problème de poursuite de l’intégration de ce pays dans l’UE.
Sylvie Goulard et Robert Rochefort notent leur satisfaction sur le déroulement de la campagne des européennes : l’alliance UDI-Modem a très bien fonctionné, accord de fond sur les idées, bonne entente. Le PDE (Parti Démocrate Européen) prend plus de poids au sein du groupe parlementaire ADLE car les libéraux ont perdu beaucoup de sièges, faisant passer le groupe de la 3ème à la 4èmeplace après les conservateurs britanniques. Ce qui est effarant, c’est la quasi-disparition des Français dans les postes d’influence au Parlement européen.Essentiellement car les grands partis (PS et UMP) ont investis des candidats à recaser à la place des députés sortants compétents et reconnus. Sur le plan national, Sylvie Goulard note que toute la classe politique est ressentie comme vieille et corrompue et que ce ne sont pas les bonnes idées qui manquent, mais e fait qu’on n’ait pas le courage de les mettre en oeuvre.
Robert Rochefort mentionne le rapport de prospective économique de « La France en 2025 »(Pisani-Ferry), intéressant sur le diagnostic : comparée aux pays de mêmeniveau en 1988, la France a perdu 8 points de PIB ! Il pense qu’il faut redonner une vision globale de la société. Deux propositions s’affrontent : d’un côté celle de ceux qui banalisent la mondialisation et incitent à la course à la compétitivité pour arriver au niveau des gagnants etde l’autre celle du « mauvais complexe d’Astérix », laissant croire que le pays peut tout régler par lui-même (Arnaud Montebourg, la gauche de la gauche, comme aussi certains à droite de la droite …). Or il faut proposer autre chose, où l’Europe doit avoir un rôle important de régulation de la mondialisation tout en libérant les énergies et où l’on revoie les modes de vie(protection de l’environnement et de la santé, économie circulaire contre le gaspillage, …), des idées nouvelles sur la société.
4) Comptes2013 du MODEM (Jean-Jacques Jégou)
On passe d’un budget annuel d’environ 4 millions d’euros à 1 million du principalement à la baisse conséquente de l’aide publique (liée aux résultats des élections législatives de juin 2012). Cela a conduit le mouvement à des choix difficiles : licenciement de personnel, réduction des dépenses, location pour 5 ans d’une partie des locaux du 133 bis rue de l’université.
Le Conseil National a approuvé le bilan financier 2013 : les résultats des comptes agrégés du mouvement national, des fédérations départementales et de l’IFED fait apparaître un compte en équilibre (dégageant un excédent de 1424 euros !). A souligner que l’aide publique est passée de 3,5 millions d’euros à 931 000 euros. Les cotisations restent stables à 286 000 euros et les dons représentent144 000 euros. Les autres recettes sont issues des ventes notamment lors des Universités de rentrée et des congrès. Les éléments essentiels du budget devraient être prochainement publiés sur le site du MoDem.
5) Electionsinternes automne 2014
Les élections internes se dérouleront à l’automne 2014. Elles concernent d’une part le renouvellement des instances départementales (président et conseil départemental) et d’autre part le collège des adhérents au Conseil national.
Scrutin des élections de président et conseil départemental : à proposer parles fédérations entre le 17 et le 30 novembre. Les élections départementales se feront par courrier et/ou vote physique, à l’initiative locale.
– Appel à candidatures : 5 semaines avant le scrutin (soit à partir du 13 octobre)
– Date limite de dépôt des candidatures : 3 semaines avant le scrutin (soit à partir du 27 octobre)
Scrutin des élections du Conseil National : dans la semaine suivant l’élection dans les départements (soit début décembre), organisé probablement par internet sur une dizaine de jours.
– Date limite de dépôt des listes : 3 semaines avant le scrutin (soit dans lapremière quinzaine de novembre).
– Les listes sont régionales, et paritaires.
Le rappel des règlements électoraux et le nombre de candidats pour les différentes listes seront communiqués par le national début septembre. Sont électeurs les adhérents 2012, 2013, 2014 à jour de cotisation, et les nouveaux adhérents inscrits au moins 3 mois avant la date de l’élection.
Echanges avec les conseillers nationaux (détails non reportés ici).