De la nécessite de convergence en Europe

Il est des sujets qui trainent sur la table depuis tellement d’années…

Qui sont une horreur absolue pour les nationalistes et extrémistes en tout genre de gauche comme de droite, de Mélenchon à Le Pen (Blanc bonnet et bonnet blanc) qui prônent de concert la Nation comme seul rempart contre la mondialisation, portant sur un piédestal le repli sur soi comme la panacée ultime et le seul rempart viable. Peut-être est-ce par peur du monde qui les entoure ? Par facilité électoral ? Par lâcheté intellectuelle ? Ou par œillères idéologiques qui rend tellement plus intelligible le « c’était mieux avant » plutôt que de regarder le monde tel qu’il est…

Qui sont le seul horizon dans la mesure où on ouvre tout et tout le temps à la concurrence déloyale, comme ce fut le cas par le passé pour faire plaisir aux Britanniques qui n’y voyaient là qu’une première condition à plus d’adhésion de leur ile à l’Union Européenne, tout ceci pour intégrer que de loin l’espace économique Européen, refuser l’intégration à Schengen et finalement le 23 Juin 2016 voter le Brexit en enclencher un processus de sortie de l’Europe.

Evénement majeur dans l’histoire Européenne qui pour la première fois, vois un pays quitter ce beau projet de paix entre les peuples… L’Europe perd là l’un de ces pays fondateur, l’Europe est sonnée mais pas KO.

Dans son discours « Initiative pour l’Europe – Discours d’Emmanuel Macron pour une Europe souveraine, unie, démocratique. », le Président de la République, Emmanuel Macron, prend acte de la gravité de la situation et de l’état de délitement dans lequel l’Union Européenne se trouve… les idiots utiles du replis sur soi se frottent les mains en promettant tous leur référendum sur la sortie de l’Europe comme on a pu le voir lors de l’élection présidentielle… mais d’autres plus éclairés, moins terrifiés par le monde… cette génération pleine d’espoir qui veut porter la « Révolution » dans les pratiques politiques, qui n’a pas peur de dire qu’au lieu du repli il faut embrasser la mondialisation, entrer de plein pied dans la concurrence mondiale au lieu de promettre la « démondialisation », car la France est forte, la France ne manque pas d’atouts, de compétences, de savoir-faire qui s’exportent partout dans le monde…

Oui il existe une génération qui n’a pas peur de demain, car la France doit prendre sa place dans le monde car l’inaction des dernières décennies n’a mené qu’à un déclassement progressif car c’est toujours le discours de la méfiance et de la peur qui a gouverné son paroxysme étant porté par les extrêmes… Le nationalisme et le repli sur soi son le contraire de ce qu’il convient de faire. La France c’est 0.8% de la population mondiale (contre 10% pour l’Europe), c’est une chute de la 6ème à la 9ème place en terme économique car la France continue de se recroqueviller et les nationalistes prétendent qu’en fermant les frontières on ferait mieux… alors que des pays qui se sont ouverts sr le monde comme l’Inde et le Brésil viennent de nous dépasser et que le Mexique ne tardera plus, tandis que l’Allemagne continue de creuser l’écart…

La France est aux cotés de l’Allemagne le seul moteur de l’Europe… et pour reprendre la maîtrise de notre destin, nous avons besoin d’Europe.

Depuis tant d’années nos dirigeants politiques nous font croire que l’Europe est le problème alors que c’est à cette échelle que se trouvent les solutions.

Ils ont passé leur temps à tout voter à Bruxelles en disant à Paris que tous les maux viennent de Bruxelles… est-il utile de préciser qu’aucune circulaire ne voit le jour sans être validée d’abord dans sa forme par le Conseil Européen puis voté par le Parlement Européen et qu’une circulaire ne voit le jour qu’à condition d’avoir été ratifiée par les ministres dans chaque domaines des 27 pays qui composent l’Union Européenne… donc par nos dirigeants… hélas oui !

L’Europe n’est pas opaque, elle n’est donc pas se monstre administratif qui agît contre les peuples, puisque ce sont nos dirigeants élus qui valident la politique européenne, donc l’action européenne.

Si en ces temps troubles où l’Europe n’a plus de perspectives car brisée par le divorce Britannique, nous ne sommes pas capables de penser l’avenir en commun, l’Europe est morte ! C’est l’ensemble des pays qui sombreraient dans économique et sociale qui s’en suivrait à échelle mondiale. L’Europe est forte dans le monde et la France ne pourra redevenir forte dans le monde qu’à condition de reprendre sa place motrice aux cotés de l’Allemagne pour dessiner le nouvel horizon commun à 27… mais si c’est contraint et forcé par les événements récents. Mais si on ne le fait pas maintenant… quand alors ?

L’Union Européenne à progressivement oublié la vision du bien commun pour des procédures… qui plus est pour des intérêts privés plutôt que collectifs… Il est enfin venu le temps des procédures qui redonneront de la vision… et cela passe par la convergence.

« L’enjeu vital est toujours là. Mais les digues derrières lesquelles l’Europe pouvait s’épanouir ont disparu. La voici aujourd’hui plus fragile, exposée aux bourrasques de la mondialisation telle qu’elle va, et même ce qui sans doute est pire, à des idées qui se présentent comme des solutions préférables.

Ces idées ont un nom : nationalisme, identitarisme, protectionnisme, souverainisme de repli. Ces idées qui, tant de fois, ont allumé les brasiers où l’Europe aurait pu périr, les revoici sous des habits neufs encore ces derniers jours. Elles se disent légitimes parce qu’elles exploitent avec cynisme la peur des peuples. Trop longtemps, nous avons ignoré leur puissance. Trop longtemps, nous avons cru avec certitude que le passé ne reviendrait pas, nous avons pensé que la leçon était retenue, nous avons pensé que nous pouvions nous installer dans la langueur, l’habitude, abandonner un peu de cette ambition, de cet espoir que l’Europe devait porter puisqu’elle devenait comme une évidence dont nous aurions perdu le fil.

Mais les passions tristes de l’Europe sont bien là, qui se rappellent à nous, et elles fascinent. Elles savent faire oublier la cohorte de malheurs qui, dans l’Histoire, les a toujours suivies. Elles rassurent, et j’ose le dire, elles peuvent demain l’emporter, non parce que les peuples sont crédules ! Non parce que l’idée européenne est morte ! Mais parce que nous avons, par inconscience, faiblesse ou aveuglement, créé les conditions de leur victoire. Parce que nous avons oublié de vouloir le fil de cette ambition ! Parce que nous avons oublié de défendre l’Europe ! Parce que nous avons oublié de proposer pour l’Europe ! Parce que nous avons laissé s’installer le doute. »[1]

 

Cette nécessité de convergence est le résultat de trois actions, l’un mondiale, l’autre Européenne et la troisième d’espoir.

  1. La nécessité de convergence bousculée par le terrorisme.

Nul besoin de le rappeler tant cela fait la une des journaux, en permanence, depuis le 11 Septembre 2001. Le terrorisme s’est exporté du Moyen-Orient jusqu’à notre porte.

L’Europe sur ce terrain est totalement affaiblie car parlant de plusieurs voix et ne montre pour l’heure aucune volonté de politique de coordination entre les pays au point où on se demande si le réveil se fera qu’au moment où au moins chaque pays d’Europe aura connu au moins un attentat !

Les extrêmes se sont engouffrés dans la brèche en dénonçant Schengen… et l’ensemble de l’Europe s’avère d’un silence coupable… limite meurtrier… tant que cette non-volonté de convergence des services de renseignements entre les pays et le maillon faible qu’utilise à bon escient les terroristes.

L’idée avancée que la vraie protection serait assurée par un retour aux frontières nationales est un mensonge d’autant plus que la majorité des terroristes ayant agi sur notre sol sont français et résident en France.

Ce qu’il faut :

  • Plus de Shengen au travers de la création de garde-côtes et garde-frontières européens… La libre circulation ne doit plus signifier absence de contrôle aux frontières, en particuliers extérieures à l’espace Schengen avec un contrôle systématique de tous les vols internationaux, mais aussi des trains extra-Schengen.
  • Un ministère des affaires migratoires européennes qui mènera une politique unique en Europe, avec délivrance d’une carte verte ouvrant aux même droits dans l’ensemble de Schengen, ce qui suppose une convergence des différentes politiques migratoires en Europe. Mais aussi une politique d’accueil mieux encadrée et généreuse pour les démarches officielles, tout en étant intransigeante contre l’immigration illégale.
  • Un ministère de l’Intérieur Européen qui mènera une politique unique en Europe, avec convergence des différents modes de collecte de renseignements pour lutter plus efficacement contre le terrorisme. Cela permettra la mise en place de logiciel Européen des forces de police et de gendarmerie pour mieux traquer les réseaux de délinquances (cambriolage, mendicité, drogue, prostitution, esclavagisme, passeurs d’immigrant illégaux…)
  • Un ministère de la justice Européen qui assurera des peines similaires en Europe pour un même niveau de crime.
  • Une armée Européenne qui assurera un déploiement commun sur les théâtres extérieurs et un investissement à grande échelle dans le renouvellement des matériels des armées.
  1. La nécessité de convergence économique suite au Brexit.

Aujourd’hui l’Union Européenne et particulièrement la zone Euro s’affaibli par manque d’ambition. Toutefois on constate à quel point nos voisins Européens des pays Nordiques ou de l’Allemagne s’en sortent très bien avec le même Euro que nous… l’Euro n’est donc pas un frein quand on est prêt à s’en servir comme il convient pour prendre à bras le corps notre place dans la mondialisation économique à laquelle nul ne peut échapper.

Plus que jamais nous avons besoin d’une ambition nouvelle, une ambition commune de relance au travers de projets européens.

La France est aujourd’hui le 17ème pays le plus endetté au monde… la relance économique est plus que jamais une nécessité (seuls l’Espagne, Le Portugal, La Grèce, l’Italie et la Belgique sont en plus mauvaise posture que nous).

Face aux enjeux du monde il faut créer les synergies industrielles pour sauver les entreprises existantes tout en investissant dans l’enseignement et la recherche pour créer les emplois de demain et les leaders européens qui les composeront.

Ce qu’il faut :

  • Plus de groupes Européens qui à l’image du mariage Siemens-Alstom vont pouvoir demain rivaliser face aux géant mondiaux… Que ce soit dans l’industrie, la métallurgie, l’énergie, l’automobile, l’aviation, l’agro-alimentaire, les télécommunications, le bâtiment, les chantiers navals, l’armement… il y a tant à faire.
  • Continuer à penser demain au travers d’autres grands projets européens qui à l’exemple de Galileo (le GPS européen), l’ESA (la NASA Européenne) car nous avons l’intelligence et le savoir-faire pour ne pas tout laisser aux mains de Google, Apple ou Facebook… la Silicon Valley européenne doit voir le jour pour penser maintenant le vivre ensemble technologique de demain.
  1. La nécessité de convergence pour un horizon commun.

La seule voie qui assure notre avenir, celle dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est à nous, à vous de la tracer. C’est la refondation d’une Europe souveraine, unie et démocratique. Ayons ensemble l’audace de frayer ce chemin.

Je le dis aujourd’hui avec une conviction intacte : l’Europe que nous connaissons est trop faible, trop lente, trop inefficace, mais l’Europe seule peut nous donner une capacité d’action dans le monde, face aux grands défis contemporains. Et c’est cet horizon que nous devons dessiner maintenant pour porter l’espoir demain.

« L’Europe des Vingt-huit ne peut fonctionner comme l’Europe des Six et notre projet, l’avenir de nos peuples ne peut consister à rechercher le plus grand dénominateur commun. C’est en articulant constamment l’ambition motrice de quelques-uns et le respect du rythme de chacun que nous créerons le désir d’avancer et que l’Europe progressera au bénéfice de tous. »[2]

Cette convergence pour un horizon commun doit être à tous les niveaux et sur un calendrier pluriannuel défini à l’avance.

Ce qu’il faut :

  • C’est continuer l’alignement de l’impôt sur les sociétés : nous avons commencé, mais nous devons accélérer l’harmonisation des bases de cet impôt ; et entre la France et l’Allemagne les quatre prochaines années doivent permettre de la finaliser (Comme le souhaite EM). Dans l’Union européenne, nous ne pouvons plus avoir une telle divergence des taux d’impôt sur les sociétés. Cette divergence fiscale elle aussi nourrit une forme de désunion, désagrège nos propres modèles et fragilise toute l’Europe.
  • Définir une vraie convergence sociale et rapprocher progressivement nos modèles sociaux, c’est profondément compatible avec notre compétitivité mondiale. Car là aussi c’est un moyen de créer un mieux vivre ensemble. Cela doit passer par différentes zones géographiques qui s’aligneront ensuite les unes aux autres progressivement.
  • Créer des modèles d’enseignements et de diplômes Européens car l’échange Européen ne doit plus être seulement Erasmus… et pour demain travailler chez les leaders européens il est important de créer aujourd’hui les diplômes qui donneront la connaissance et les savoir-faire techniques et culturelle dispensée de manière homogène aux quatre coins de l’Europe
  • Redonner tout son sens à la démocratie Européenne car comment rendre légitime la création de ministères supranationaux sans avoir redonné la parole au peuple… Il faut aller vers la convergence électorale de l’ensemble des 27 pays européens pour qu’ils votent en même temps leurs exécutifs nationaux et européens par un mandat similaire pour tous les états… Cela permettra de coupler systématiquement la question Européennes aux élections nationale, tout en donnant un exécutif clair à échelle Européenne sans avoir à faire face, comme c’est le cas actuellement, à un changement permanent des interlocuteurs, résultant d’un manque de synchronisation des échéances électorales.
  • Avoir des élus Européens, comme le propose EM, c’est aussi pour construire cet espace démocratique inachevé avec des listes transnationales qui permettront aux Européens de voter pour un projet cohérent et commun. En utilisant les 73 postes de députés européens libérés par les Britanniques. C’est la meilleure réponse européenne au Brexit. Ce sera une liste transnationale où l’on vote pour les mêmes parlementaires européens partout en Europe.Et même pourquoi ne pas utiliser à cet effet le découpage déjà existant des Euro-régions…

Cette ambition, nous devons la porter maintenant. Maintenant, parce que c’est ce temps-là qui est venu, mais parce que c’est surtout notre responsabilité.

« Cette refondation ne se fera pas en un jour. Elle prendra des années. Il faut retrouver le sens du très long et tracer une vision. Mais quand les choses demandent du temps, il est encore plus urgent de les entreprendre. »[3]

[1] Initiative pour l’Europe – Discours d’Emmanuel Macron pour une Europe souveraine, unie, démocratique. –Paris le 26 Septembre 2017

[2] Initiative pour l’Europe – Discours d’Emmanuel Macron pour une Europe souveraine, unie, démocratique. –Paris le 26 Septembre 2017

[3] Emmanuel Macron – Révolution – XO Editions – page241

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