De la nécessite de convergence en Europe

Il est des sujets qui trainent sur la table depuis tellement d’années…

Qui sont une horreur absolue pour les nationalistes et extrémistes en tout genre de gauche comme de droite, de Mélenchon à Le Pen (Blanc bonnet et bonnet blanc) qui prônent de concert la Nation comme seul rempart contre la mondialisation, portant sur un piédestal le repli sur soi comme la panacée ultime et le seul rempart viable. Peut-être est-ce par peur du monde qui les entoure ? Par facilité électoral ? Par lâcheté intellectuelle ? Ou par œillères idéologiques qui rend tellement plus intelligible le « c’était mieux avant » plutôt que de regarder le monde tel qu’il est…

Qui sont le seul horizon dans la mesure où on ouvre tout et tout le temps à la concurrence déloyale, comme ce fut le cas par le passé pour faire plaisir aux Britanniques qui n’y voyaient là qu’une première condition à plus d’adhésion de leur ile à l’Union Européenne, tout ceci pour intégrer que de loin l’espace économique Européen, refuser l’intégration à Schengen et finalement le 23 Juin 2016 voter le Brexit en enclencher un processus de sortie de l’Europe.

Evénement majeur dans l’histoire Européenne qui pour la première fois, vois un pays quitter ce beau projet de paix entre les peuples… L’Europe perd là l’un de ces pays fondateur, l’Europe est sonnée mais pas KO.

Dans son discours « Initiative pour l’Europe – Discours d’Emmanuel Macron pour une Europe souveraine, unie, démocratique. », le Président de la République, Emmanuel Macron, prend acte de la gravité de la situation et de l’état de délitement dans lequel l’Union Européenne se trouve… les idiots utiles du replis sur soi se frottent les mains en promettant tous leur référendum sur la sortie de l’Europe comme on a pu le voir lors de l’élection présidentielle… mais d’autres plus éclairés, moins terrifiés par le monde… cette génération pleine d’espoir qui veut porter la « Révolution » dans les pratiques politiques, qui n’a pas peur de dire qu’au lieu du repli il faut embrasser la mondialisation, entrer de plein pied dans la concurrence mondiale au lieu de promettre la « démondialisation », car la France est forte, la France ne manque pas d’atouts, de compétences, de savoir-faire qui s’exportent partout dans le monde…

Oui il existe une génération qui n’a pas peur de demain, car la France doit prendre sa place dans le monde car l’inaction des dernières décennies n’a mené qu’à un déclassement progressif car c’est toujours le discours de la méfiance et de la peur qui a gouverné son paroxysme étant porté par les extrêmes… Le nationalisme et le repli sur soi son le contraire de ce qu’il convient de faire. La France c’est 0.8% de la population mondiale (contre 10% pour l’Europe), c’est une chute de la 6ème à la 9ème place en terme économique car la France continue de se recroqueviller et les nationalistes prétendent qu’en fermant les frontières on ferait mieux… alors que des pays qui se sont ouverts sr le monde comme l’Inde et le Brésil viennent de nous dépasser et que le Mexique ne tardera plus, tandis que l’Allemagne continue de creuser l’écart…

La France est aux cotés de l’Allemagne le seul moteur de l’Europe… et pour reprendre la maîtrise de notre destin, nous avons besoin d’Europe.

Depuis tant d’années nos dirigeants politiques nous font croire que l’Europe est le problème alors que c’est à cette échelle que se trouvent les solutions.

Ils ont passé leur temps à tout voter à Bruxelles en disant à Paris que tous les maux viennent de Bruxelles… est-il utile de préciser qu’aucune circulaire ne voit le jour sans être validée d’abord dans sa forme par le Conseil Européen puis voté par le Parlement Européen et qu’une circulaire ne voit le jour qu’à condition d’avoir été ratifiée par les ministres dans chaque domaines des 27 pays qui composent l’Union Européenne… donc par nos dirigeants… hélas oui !

L’Europe n’est pas opaque, elle n’est donc pas se monstre administratif qui agît contre les peuples, puisque ce sont nos dirigeants élus qui valident la politique européenne, donc l’action européenne.

Si en ces temps troubles où l’Europe n’a plus de perspectives car brisée par le divorce Britannique, nous ne sommes pas capables de penser l’avenir en commun, l’Europe est morte ! C’est l’ensemble des pays qui sombreraient dans économique et sociale qui s’en suivrait à échelle mondiale. L’Europe est forte dans le monde et la France ne pourra redevenir forte dans le monde qu’à condition de reprendre sa place motrice aux cotés de l’Allemagne pour dessiner le nouvel horizon commun à 27… mais si c’est contraint et forcé par les événements récents. Mais si on ne le fait pas maintenant… quand alors ?

L’Union Européenne à progressivement oublié la vision du bien commun pour des procédures… qui plus est pour des intérêts privés plutôt que collectifs… Il est enfin venu le temps des procédures qui redonneront de la vision… et cela passe par la convergence.

« L’enjeu vital est toujours là. Mais les digues derrières lesquelles l’Europe pouvait s’épanouir ont disparu. La voici aujourd’hui plus fragile, exposée aux bourrasques de la mondialisation telle qu’elle va, et même ce qui sans doute est pire, à des idées qui se présentent comme des solutions préférables.

Ces idées ont un nom : nationalisme, identitarisme, protectionnisme, souverainisme de repli. Ces idées qui, tant de fois, ont allumé les brasiers où l’Europe aurait pu périr, les revoici sous des habits neufs encore ces derniers jours. Elles se disent légitimes parce qu’elles exploitent avec cynisme la peur des peuples. Trop longtemps, nous avons ignoré leur puissance. Trop longtemps, nous avons cru avec certitude que le passé ne reviendrait pas, nous avons pensé que la leçon était retenue, nous avons pensé que nous pouvions nous installer dans la langueur, l’habitude, abandonner un peu de cette ambition, de cet espoir que l’Europe devait porter puisqu’elle devenait comme une évidence dont nous aurions perdu le fil.

Mais les passions tristes de l’Europe sont bien là, qui se rappellent à nous, et elles fascinent. Elles savent faire oublier la cohorte de malheurs qui, dans l’Histoire, les a toujours suivies. Elles rassurent, et j’ose le dire, elles peuvent demain l’emporter, non parce que les peuples sont crédules ! Non parce que l’idée européenne est morte ! Mais parce que nous avons, par inconscience, faiblesse ou aveuglement, créé les conditions de leur victoire. Parce que nous avons oublié de vouloir le fil de cette ambition ! Parce que nous avons oublié de défendre l’Europe ! Parce que nous avons oublié de proposer pour l’Europe ! Parce que nous avons laissé s’installer le doute. »[1]

 

Cette nécessité de convergence est le résultat de trois actions, l’un mondiale, l’autre Européenne et la troisième d’espoir.

  1. La nécessité de convergence bousculée par le terrorisme.

Nul besoin de le rappeler tant cela fait la une des journaux, en permanence, depuis le 11 Septembre 2001. Le terrorisme s’est exporté du Moyen-Orient jusqu’à notre porte.

L’Europe sur ce terrain est totalement affaiblie car parlant de plusieurs voix et ne montre pour l’heure aucune volonté de politique de coordination entre les pays au point où on se demande si le réveil se fera qu’au moment où au moins chaque pays d’Europe aura connu au moins un attentat !

Les extrêmes se sont engouffrés dans la brèche en dénonçant Schengen… et l’ensemble de l’Europe s’avère d’un silence coupable… limite meurtrier… tant que cette non-volonté de convergence des services de renseignements entre les pays et le maillon faible qu’utilise à bon escient les terroristes.

L’idée avancée que la vraie protection serait assurée par un retour aux frontières nationales est un mensonge d’autant plus que la majorité des terroristes ayant agi sur notre sol sont français et résident en France.

Ce qu’il faut :

  • Plus de Shengen au travers de la création de garde-côtes et garde-frontières européens… La libre circulation ne doit plus signifier absence de contrôle aux frontières, en particuliers extérieures à l’espace Schengen avec un contrôle systématique de tous les vols internationaux, mais aussi des trains extra-Schengen.
  • Un ministère des affaires migratoires européennes qui mènera une politique unique en Europe, avec délivrance d’une carte verte ouvrant aux même droits dans l’ensemble de Schengen, ce qui suppose une convergence des différentes politiques migratoires en Europe. Mais aussi une politique d’accueil mieux encadrée et généreuse pour les démarches officielles, tout en étant intransigeante contre l’immigration illégale.
  • Un ministère de l’Intérieur Européen qui mènera une politique unique en Europe, avec convergence des différents modes de collecte de renseignements pour lutter plus efficacement contre le terrorisme. Cela permettra la mise en place de logiciel Européen des forces de police et de gendarmerie pour mieux traquer les réseaux de délinquances (cambriolage, mendicité, drogue, prostitution, esclavagisme, passeurs d’immigrant illégaux…)
  • Un ministère de la justice Européen qui assurera des peines similaires en Europe pour un même niveau de crime.
  • Une armée Européenne qui assurera un déploiement commun sur les théâtres extérieurs et un investissement à grande échelle dans le renouvellement des matériels des armées.
  1. La nécessité de convergence économique suite au Brexit.

Aujourd’hui l’Union Européenne et particulièrement la zone Euro s’affaibli par manque d’ambition. Toutefois on constate à quel point nos voisins Européens des pays Nordiques ou de l’Allemagne s’en sortent très bien avec le même Euro que nous… l’Euro n’est donc pas un frein quand on est prêt à s’en servir comme il convient pour prendre à bras le corps notre place dans la mondialisation économique à laquelle nul ne peut échapper.

Plus que jamais nous avons besoin d’une ambition nouvelle, une ambition commune de relance au travers de projets européens.

La France est aujourd’hui le 17ème pays le plus endetté au monde… la relance économique est plus que jamais une nécessité (seuls l’Espagne, Le Portugal, La Grèce, l’Italie et la Belgique sont en plus mauvaise posture que nous).

Face aux enjeux du monde il faut créer les synergies industrielles pour sauver les entreprises existantes tout en investissant dans l’enseignement et la recherche pour créer les emplois de demain et les leaders européens qui les composeront.

Ce qu’il faut :

  • Plus de groupes Européens qui à l’image du mariage Siemens-Alstom vont pouvoir demain rivaliser face aux géant mondiaux… Que ce soit dans l’industrie, la métallurgie, l’énergie, l’automobile, l’aviation, l’agro-alimentaire, les télécommunications, le bâtiment, les chantiers navals, l’armement… il y a tant à faire.
  • Continuer à penser demain au travers d’autres grands projets européens qui à l’exemple de Galileo (le GPS européen), l’ESA (la NASA Européenne) car nous avons l’intelligence et le savoir-faire pour ne pas tout laisser aux mains de Google, Apple ou Facebook… la Silicon Valley européenne doit voir le jour pour penser maintenant le vivre ensemble technologique de demain.
  1. La nécessité de convergence pour un horizon commun.

La seule voie qui assure notre avenir, celle dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est à nous, à vous de la tracer. C’est la refondation d’une Europe souveraine, unie et démocratique. Ayons ensemble l’audace de frayer ce chemin.

Je le dis aujourd’hui avec une conviction intacte : l’Europe que nous connaissons est trop faible, trop lente, trop inefficace, mais l’Europe seule peut nous donner une capacité d’action dans le monde, face aux grands défis contemporains. Et c’est cet horizon que nous devons dessiner maintenant pour porter l’espoir demain.

« L’Europe des Vingt-huit ne peut fonctionner comme l’Europe des Six et notre projet, l’avenir de nos peuples ne peut consister à rechercher le plus grand dénominateur commun. C’est en articulant constamment l’ambition motrice de quelques-uns et le respect du rythme de chacun que nous créerons le désir d’avancer et que l’Europe progressera au bénéfice de tous. »[2]

Cette convergence pour un horizon commun doit être à tous les niveaux et sur un calendrier pluriannuel défini à l’avance.

Ce qu’il faut :

  • C’est continuer l’alignement de l’impôt sur les sociétés : nous avons commencé, mais nous devons accélérer l’harmonisation des bases de cet impôt ; et entre la France et l’Allemagne les quatre prochaines années doivent permettre de la finaliser (Comme le souhaite EM). Dans l’Union européenne, nous ne pouvons plus avoir une telle divergence des taux d’impôt sur les sociétés. Cette divergence fiscale elle aussi nourrit une forme de désunion, désagrège nos propres modèles et fragilise toute l’Europe.
  • Définir une vraie convergence sociale et rapprocher progressivement nos modèles sociaux, c’est profondément compatible avec notre compétitivité mondiale. Car là aussi c’est un moyen de créer un mieux vivre ensemble. Cela doit passer par différentes zones géographiques qui s’aligneront ensuite les unes aux autres progressivement.
  • Créer des modèles d’enseignements et de diplômes Européens car l’échange Européen ne doit plus être seulement Erasmus… et pour demain travailler chez les leaders européens il est important de créer aujourd’hui les diplômes qui donneront la connaissance et les savoir-faire techniques et culturelle dispensée de manière homogène aux quatre coins de l’Europe
  • Redonner tout son sens à la démocratie Européenne car comment rendre légitime la création de ministères supranationaux sans avoir redonné la parole au peuple… Il faut aller vers la convergence électorale de l’ensemble des 27 pays européens pour qu’ils votent en même temps leurs exécutifs nationaux et européens par un mandat similaire pour tous les états… Cela permettra de coupler systématiquement la question Européennes aux élections nationale, tout en donnant un exécutif clair à échelle Européenne sans avoir à faire face, comme c’est le cas actuellement, à un changement permanent des interlocuteurs, résultant d’un manque de synchronisation des échéances électorales.
  • Avoir des élus Européens, comme le propose EM, c’est aussi pour construire cet espace démocratique inachevé avec des listes transnationales qui permettront aux Européens de voter pour un projet cohérent et commun. En utilisant les 73 postes de députés européens libérés par les Britanniques. C’est la meilleure réponse européenne au Brexit. Ce sera une liste transnationale où l’on vote pour les mêmes parlementaires européens partout en Europe.Et même pourquoi ne pas utiliser à cet effet le découpage déjà existant des Euro-régions…

Cette ambition, nous devons la porter maintenant. Maintenant, parce que c’est ce temps-là qui est venu, mais parce que c’est surtout notre responsabilité.

« Cette refondation ne se fera pas en un jour. Elle prendra des années. Il faut retrouver le sens du très long et tracer une vision. Mais quand les choses demandent du temps, il est encore plus urgent de les entreprendre. »[3]

[1] Initiative pour l’Europe – Discours d’Emmanuel Macron pour une Europe souveraine, unie, démocratique. –Paris le 26 Septembre 2017

[2] Initiative pour l’Europe – Discours d’Emmanuel Macron pour une Europe souveraine, unie, démocratique. –Paris le 26 Septembre 2017

[3] Emmanuel Macron – Révolution – XO Editions – page241

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De la langue de bois à l’hypocrisie flagrante !

Il est des moments où dès le matin je sort de mes gonds… Ce fut le cas aujourd’hui en découvrant Eric Woerth, ex-ministre du budget sous Nicolas Sarkozy, qui a critiqué le plan de relance de 315 milliards « pour remettre l’Europe au travail » porté par l’Union Européennes et Jean-Claude Juncker !

Juncker

Ras le bol de ces politiques qui critiquent quand ils sont dans l’opposition, ce qu’ils appliquaient hier quand ils étaient aux responsabilités ! C’est insupportable que des responsables soient à ce point irresponsables, en propageant de telles inepties sur l’Europe, en affirmant la réussite française des bonnes politiques européennes qui sont positives pour la France et qui critiquent en dénonçant « la faute à Bruxelles » quand cela leur déplaît… alors qu’aucune politique européenne ne peut être portée par la commission sans la signatures de ministres des 28 pays… Ils disent oui quand ils sont à Bruxelles et non quand ils sont à Paris !!! Cette schizophrénie est insupportable et à donné 25% des sièges au front National lors des dernières élections européennes…

Pour revenir à Eric Woerth, qui sera l’exemple du jour, je me suis étranglé en avalant mon café matinal en l’entendant dénoncer le projet de 315 milliards d’euros d’investissements, présenté par le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Entendre l’ancien ministre du budget qui en 2009 défendait « le plan de relance du gouvernement qu’il jugeait suffisant  » de 26 milliards d’euros, concentrés sur l’investissement, qui coûtera à terme 50 à 60 milliards d’euros à l’état et un coût total de 428 milliards d’euros (si on prend toutes les mesures successives en compte), se permettre dénoncer le plan Juncker comme » non financé ». Il dénonce un effet de levier espéré… Mais quand on constate que le même plan français entre 2009 et 2010 aura coûté 50 à 60 milliards sur 428 (11,7 % à 19,04 % réellement financé par l’état),comment peut-on être crédible pour dénoncé le plan Juncker qui est financé à 21 milliards (6,66 %) auquel s’ajoute les 60 milliards mobilisables par la BEI (19,04 %), on arrive à un coup total financé de 25,7 % ! Soit plus du double sur la fourchette basse.

Et si on arrêtait cette politique à l’ancienne du mensonge et de l’hypocrisie !? Est-il utile de rappeler que tout ce que disent les politiques est enregistré, mémorisé sur le web, partagé sur les réseaux sociaux… Alors un peu de bon sens, d’éthique, de constance entre une parole donné à un endroit ou à un autre permettra d’arrêter cette sensation (véridique) que l’on se fout de notre gueule !

François Bayrou, invité de Questions d’Info sur LCP

http://dai.ly/x266zrb

Aujourd’hui invité de Question d’info sur LCP, François Bayrou a livré son analyse sur l’actualité : vote de confiance, compétitivité, Europe, affrontements et alliances politiques… Le maire de Pau a choisi le discours de vérité, privilégiant le long-terme aux postures politiciennes.

Bienvenue à Questions d’Info. À gauche les frondeurs continuent de défier le gouvernement et à droite l’impatience gagne et accentue les rivalités dans l’attente du retour de Nicolas Sarkozy. Dans ce contexte, le centre devient-il désirable ? Invité de Questions d’Info aujourd’hui : François Bayrou, président du MoDem. Et à mes côtés pour vous interroger monsieur Bayrou, Françoise Fressoz du Monde, Frédéric Dumoulin de l’AFP et Marie-Eve Malouines de France Info.

Manuel Valls a obtenu la confiance de sa majorité, avec des exceptions, des abstentions du côté des socialistes, une trentaine, et des écologistes. Il dit que c’est une clarification finalement. Est-ce que c’est votre avis aussi ?

Ce n’est absolument pas le principal enseignement de ce vote. Le principal enseignement de ce vote s’exprime en deux chiffres : la majorité absolue de l’Assemblée nationale, c’est 289 voix, et le gouvernement a obtenu 269 voix. Donc il y a 20 voix de moins que la majorité. Ça n’est pas une confiance, c’est une défiance. C’est l’expression d’un doute, d’un désaccord profond au sein de la majorité, avec en fait la signature d’un affrontement de longue durée entre deux visions de la politique et que j’ai appelé la guerre des deux gauches.

Vous les comprenez les frondeurs socialistes, ou vous dites qu’ils jouent avec le feu dans la période actuelle ?

Quand on a des idées, on doit les défendre, et ce n’est pas moi qui vais dire le contraire. Simplement, ce que je ne comprends pas, c’est cette vision qui tend à laisser croire qu’il serait facile d’obtenir une autre politique, qu’au fond il suffit de dépenser, que le déficit et la dette n’ont aucune importance, toutes choses qui sont tous les jours contredites par le réel.
Le réel aujourd’hui, c’est qu’un pays qui a 2000 milliards d’euros de dette, et vous savez à quel point je me suis battu sur ce sujet depuis des années en annonçant ce qu’il allait se produire. Un pays a 2000 milliards de dette, s’il s’enfonce dans le laisser-faire et dans le laxisme, il voit tout d’un coup la charge de sa dette exploser. Et la charge de la dette, ce n’est pas les banques qui la paieront, ce n’est pas nos voisins européens : c’est le peuple français. Et  précisément les plus jeunes. Pour moi, il y a donc là une impasse qui est un aveuglement. Mais il n’y a pas seulement à gauche qu’on dit ça, parce que si vous regardez les thèses de nombreux intervenants à droite et…

Henri Guaino par exemple ?

Et à l’extrême droite, ils disent la même chose.

On va en parler, mais on va terminer sur Manuel Valls.
Certains disent que la magie Valls est totalement étiolée et qu’il ne reste plus grand-chose de son style dynamique. Lui dit qu’il se battra jusqu’au bout. Est-ce que vous y êtes sensible… ?

Quand on vous dit qu’on se battra jusqu’au bout, c’est que le bout…

Est proche ?

N’est pas si éloigné que ça.

Donc vous pensez que c’est terminé ?

Non, je ne dis sûrement pas des choses comme ça, parce qu’il faut avoir un tout petit peu de nuance quand on s’exprime. Il faut essayer de mettre un peu de bon sens dans toutes ces choses, et un peu de retenue et de distance avec les événements. J’ai regardé le discours de Manuel Valls. Il paraît que les réponses aux questions étaient meilleures, mais le discours de Manuel Valls, était le même discours qu’il avait déjà fait en plus fatigué. Il y avait quelque chose d’un peu usé et c’est normal, parce que c’est au fond la troisième fois qu’il refait le même discours, le même appel. Et, en effet, le caractère inédit a disparu, d’où cette lassitude.
Mais le fond du fond, parce qu’on s’arrête toujours aux événements de la vie de tous les jours, ce n’est pas l’important. L’important, c’est ce que concernant la politique de Manuel Valls, il y a deux questions. La première : est-ce la bonne ? Je vous propose qu’on y réponde : pas vraiment.

Pas vraiment, ça ne veut pas dire « non » non plus.

Ça veut dire qu’il est vrai qu’il faut lutter contre les déficits, mais ce qu’il a annoncé hier, c’est beaucoup de dépenses et assez peu de diminutions.

La gauche lui dit : « 40 euros pour les petites retraites, ce n’est rien du tout ».

Mais ils ont raison, tout cela, c’est des toutes petites choses. 40 euros pour une année, c’est…

Vous auriez fait quoi, vous ?

Je n’aurais pas pris les choses de cette manière, mais je vais vous dire comment je les aurais prises. Donc, est-ce que c’est la bonne ? On comprend les grands axes, mais pas vraiment dans la réalité. Et la deuxième question c’est : est-ce qu’il a le soutien nécessaire pour conduire une politique comme celle-là ? Et là, la réponse est franchement non. Et donc cet exercice a montré hier la fragilité du pouvoir en place, et les limites de cette opération de clarification.

Pour vous, c’est la chronique d’un désastre annoncé ?

Vous savez bien que je dis ça depuis suffisamment longtemps pour avoir analysé aussi précisément que possible les causes de cette affaire-là. Il y a dans l’accession au pouvoir du parti socialiste une… si on est gentil, on dit « une extrême ambigüité », et sinon « une illusion » où les Français se sont perdus. La politique qu’on nous annonce comme devant être la reconstruction, l’autre politique, la reconstruction de la dépense publique…Cette politique-là est intenable et François Hollande s’est malheureusement fait élire sur cette ligne.

François Hollande était sur une ligne de réduction des déficits. Il avait dit que…

Quand vous dites en même temps : « Je suis sur une ligne de réduction des déficits, mais je vais recruter 60 000 enseignants, et je vais recruter des magistrats, et je vais recruter des policiers, et je vais… », ce que Manuel Valls a répété hier. Dans la litanie de Manuel Valls qui dit : « Ce n’est pas l’austérité parce que nous recrutons, parce que nous créons, parce que nous donnons des allocations », il y a la même ambigüité.

C’est un discours en direction de sa majorité frondeuse, justement.

Hé bien l’existence de ce que vous appelez sa majorité frondeuse explique l’impasse dans laquelle Manuel Valls et François Hollande sont aujourd’hui enfermés.

Avant l’été vous avez dit…

Permettez-moi de dire une chose : je suis frappé de voir qu’il y a dans le gouvernement, dans la pratique du gouvernement une improvisation absolument incroyable et inimaginable.

Par rapport à quoi par exemple ?

Manuel Valls a fait hier un discours de politique générale à l’Assemblée nationale et devant les Français. Il est allé à TF1, à 20h, hier soir. François Hollande va s’exprimer demain pour une conférence de presse. Et c’est aujourd’hui, sans en avoir dit un mot hier, ni à l’Assemblée nationale ni dans un journal télévisé…

Qu’il annonce…

Que Manuel Valls annonce la « suppression » de la première tranche d’impôt sur le revenu. Est-ce que ce n’est pas une décision…

C’est une discussion, il envisage.

Vous savez bien la vérité, ne faites pas comme si vous ne connaissiez pas la politique.

Ça veut dire quoi ?

Ça veut dire que c’est de l’improvisation.

C’est de l’improvisation ?

C’est au jour le jour, et même à la minute la minute, où pour corriger les insuffisances dans les enquêtes d’opinion du discours d’hier, on improvise aujourd’hui une mesure, et François Hollande demain, on ne sait pas ce qu’il va en dire. Vous voyez bien que tout ça, sans être excessif, on peut dire que ce n’est pas construit. Que derrière tout ça il n’y a pas la solidité d’axes forts que tout le monde respectera et, à mon avis, ça va fragiliser la position du gouvernement.

Est-ce que ça va dans le bon sens la suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu ?

Non.

Pourquoi ?

Parce que dans la vision que je défends, et qui n’est naturellement pas une vision démagogique, dans cette vision-là on devrait avoir des minimas sociaux, et un salaire minimum tel que tous les Français devraient payer même un petit impôt sur leur revenu.

C’est ce que disait jadis François Hollande.

C’est ce que disait… En tout cas, c’est ce que je disais moi, c’est ce que Raymond Barre disait.

C’est quoi ? Le concept d’impôt citoyen ?

Disons cinq euros par mois, et je dis « augmentons »… Je n’hésiterais pas à approuver une augmentation des minimas sociaux et une augmentation du salaire minimum pour que tout le monde participe à l’effort de l’impôt.

C’est une question de responsabilité ?

Alors, je sais bien que je ne suis pas populaire en disant cela. Mais ça changerait le fait que tous les citoyens français seraient d’une égale responsabilité, et même d’une égale dignité devant la dépense publique, devant l’action publique, devant l’éducation. Alors, on dira : il y a l’impôt indirect, la TVA tout le monde la paie, c’est vrai. Mais vous voyez bien que si on était dans un pays normal, et il y en a plusieurs pays de cet ordre, il y aurait un impôt auquel tous les citoyens participeraient et pas ces annonces multipliées qui font que tous les mois on vous dit qu’il y a 100.000, 200.000, 300.000 foyers qui vont, dit-on, « échapper à l’impôt ». Mais ça veut dire que cette charge-là, c’est d’autres qui vont la prendre.

Fin août vous évoquiez la possibilité d’une dissolution de l’Assemblée pour sortir de la crise. Est-ce que vous le dites toujours vu les critiques que vous faites à Manuel Valls ?

Je dis une chose très simple, c’est que le jour où vous êtes en situation de blocage, le jour où la crise fait que ça ne peut pas continuer comme ça, cette issue institutionnelle prévue par la constitution qui est la dissolution de l’Assemblée est une manière de sortir de la crise. Je vais le dire autrement : il n’est qu’une manière de sortir des crises, c’est de rendre la parole au peuple, c’est la seule manière.

Est-ce que nous sommes dans cette situation de blocage après le vote de la confiance hier ?

Je crois… On a gagné un peu de temps, mais je ne crois pas que la confiance soit rétablie. S’il est un enseignement du vote de « confiance » que nous avons eu hier, c’est que la confiance n’existe pas.

Et en même temps Manuel Valls a fait un discours assez solennel en disant : « Attention au spectacle qu’on donne en politique politicienne, nous devons nous hisser à la hauteur des événements ». Il appelle à la responsabilité de la majorité, de l’opposition, de l’Allemagne. Cet appel à la responsabilité, vous l’entendez ou pas ?

Je l’entends très bien, mais la responsabilité première du gouvernement français c’est la France. Croire que l’Allemagne est responsable de la situation dans laquelle nous nous trouvons, pour moi c’est un leurre. C’est faire croire qu’il existerait un moyen d’échapper, un moyen d’échapper à nos responsabilités par un coup de baguette magique qui transformerait les choses. L’Allemagne a réalisé en plusieurs années une opération de reconstruction de sa force qui est, j’allais dire admirable, qui en tout cas devrait susciter chez tous les responsables français une réflexion. Je ne dis pas que la voie suivie par l’Allemagne soit exactement la bonne voie, mais je sais que l’Allemagne a prouvé que ceux qui ont la charge du destin de l’Allemagne, c’est les Allemands, et eux ne sont pas gênés par l’Europe, ne sont pas gênés par l’euro, ils ont au contraire construit un pays digne, dynamique, dans lequel le chômage est très bas, et qui est exportateur, c’est-à-dire qui est un pays équilibré, y compris dans son budget.

Justement, l’Europe. François Hollande compte beaucoup sur l’Europe, Matteo Renzi aussi. Ils avaient prévu un sommet sur l’emploi, il est repoussé sine die. Qu’est-ce que ça veut dire ?
Selon un diplomate européen, c’est une source qui vient de tomber.

C’est que l’idée qu’une autre politique existe est une idée qui a du plomb dans l’aile.

Précisément ?

Vous voyez bien, l’idée qu’on allait pouvoir par un bras de fer échapper aux responsabilités qui sont les nôtres, c’est une idée qui peut séduire des esprits légers, mais qui ne répond pas à l’exigence de la réalité. Nous sommes dans la situation d’un pays qui a, au travers du temps, accumulé les faiblesses, et c’est à nous de réparer, corriger les faiblesses qui sont les nôtres. Si nous ne le faisons pas, il n’existe aucune chance que nous nous en sortions. Et s’il y a une chose qu’on doit aux citoyens français, et particulièrement aux plus jeunes, s’il y a une chose qu’on doit, c’est de regarder avec eux la réalité de la situation en face. Alors, je reprends : est-ce que nous pouvons nous en sortir ? Bien sûr que nous pouvons nous en sortir. Est-ce qu’il existe un chemin ? Bien sûr qu’il existe un chemin. Mais ce chemin n’est pas emprunté aujourd’hui par les principaux intervenants politiques.

Quand Manuel Valls invoque le risque de déflation en Europe, quand il dit « La croissance marque le pas, y compris en Allemagne », est-ce que c’est un discours que vous entendez ? Est-ce qu’il faut quand même assouplir la marche vers la réduction des déficits ?

Alors, premièrement, si les déficits étaient la clé de la prospérité d’un pays, qu’est-ce qu’on serait prospère ! Et qu’est-ce que l’Italie irait bien ! Et la Grèce serait le paradis sur terre !

Tout le monde dit la même chose.

Si les déficits étaient bons pour un pays, on n’aurait pas arrêté depuis 40 ans de connaître des assauts de croissance. Or, c’est le contraire qui est vrai. Les déficits signent la faiblesse d’un pays, c’est parce qu’il ne peut pas, ce pays, assumer son train de vie qu’il est obligé d’emprunter perpétuellement. Deuxièmement, l’assouplissement est en cours, l’euro a baissé face au dollar de, je ne sais pas, dix centimes, peut-être plus. Donc on se rapproche du taux d’introduction. Vous savez, il y a longtemps, quand l’euro a été créé, il était à 1,21 ou 1,22, quelque chose comme ça, et on est à 1,27, 1,28. Donc est-ce que ça change la situation du pays ? Non.

Donc il faut continuer à réduire les déficits, selon vous.

Non, il faut penser ce que doit être la remise en bonne santé du pays. Et ce n’est pas uniquement par les déficits qu’on y arrivera, c’est pourquoi je disais « pas vraiment ». Qu’est-ce qui explique la mauvaise santé du pays ? Je vais vous le dire en quelques mots.
Premièrement, une éducation nationale dans un état catastrophique, c’est-à-dire que les jeunes français qui n’ont pas à la maison la culture, la transmission de la langue, l’écrit, l’amour du livre, il y a très peu de chances qu’ils le trouvent à l’école. Et ceci affaiblit le niveau général du pays, et rend plus difficile la création d’emploi. Donc premièrement, éducation nationale.
Deuxièmement, la formation professionnelle. On dépense des dizaines de milliards pour la formation professionnelle. Est-ce qu’elle va vers ceux qui en ont le plus besoin ? C’est-à-dire ceux qui sont ou devraient être en reconversion ? Non, il n’y a pas le travail nécessaire.
Troisièmement, ce qui rend insécurisante la situation, et qui fait que ceux qui devraient investir n’investissent pas, ceux qui devraient créer ne créent pas, et que les chercheurs ne trouvent pas le bon chemin, et les inventeurs, et les créateurs d’entreprise… Quelle est la raison ? Une forêt, une jungle de règles incompréhensibles par qui que ce soit et instables dans le temps. Et donc la simplification…
Et quatrièmement, enfin, des institutions politiques qui rendent impossibles le courage et la prise de décision.

On va parler de ça. Est-ce que vous dites…

Attendez, quatre affirmations qui ne sont aujourd’hui pas prises en compte par le pouvoir exécutif, d’ailleurs pas prises davantage en compte par l’opposition, et qui forment un plan et un chemin pour en sortir. Il faut une prise de conscience, et la possibilité…

Est-ce que vous dites les mois passant que décidément François Hollande a raté complètement le coche en 2012 en n’élargissant pas sa majorité, en faisant appel à des gens comme vous ?

Que François Hollande ait raté le début de son quinquennat, il n’y a de ce point de vue aucun doute…

Mais au niveau politique, au niveau de la recomposition politique ?

Le niveau politique, comme vous dites, ce n’est que l’expression du fond, il n’y a pas de différence entre la politique et le fond de la politique, entre les jeux politiques et le fond de la politique. François Hollande a choisi de se maintenir dans le modèle qui était le sien du premier secrétaire du Parti socialiste, et des jeux qui étaient habituels au sein de sa majorité. Et c’est cela qui l’a coulé. C’est pour n’avoir pas pris en face, et les yeux dans les yeux les nécessités du temps et la réalité… Le saut historique qu’il fallait faire, j’avais employé une formule à l’époque, c’est : on a besoin d’un président qui prenne une dimension historique, et il a pris une dimension politique.

Est-ce qu’éventuellement vous pourriez l’aider ?
Est-ce que François Hollande peut prendre encore cette dimension historique ? Ou est-ce que c’est trop tard ? Et qu’attendez-vous de sa conférence de presse ?

Je crains beaucoup que ça ne soit trop tard.

Ça veut dire que vous n’êtes pas prêt à l’aider si jamais il vous tendait la main ?

Il y a des moments… Comprenez bien, ce que je suis en train d’expliquer devant vous, c’est qu’on a besoin d’une reconstruction en profondeur de notre pays à partir de fondations clairement définies, déterminées, et d’un courage politique. Ça ne se fait pas avec des rustines.

Donc ça ne sera pas possible avec lui, avec François Hollande ?

Non, ça ne sera pas possible sans prise de conscience du pays exprimée par une détermination et par les urnes.

Depuis 2002, c’est ce que vous dites entre deux élections présidentielles. Ça ne se fait jamais. Vous attendez 2017, ou ça peut se faire avant ?

Je ne sais pas ce que vous voulez dire « depuis 2002 je le dis entre deux élections ».

Vous dites : « il faut reconstruire le pays, il faut réformer ».

Je le dis parce que c’est nécessaire, mais vous ne voyez pas que tout crie, dans la réalité française, dans la vie des Français, tout crie qu’il faut qu’on reconstruise sur des bases sérieuses.

Mais est-ce qu’on peut attendre deux ans ou est-ce qu’il faut le faire maintenant ? Est-ce qu’on peut le faire ? Est-ce que François Hollande doit se démettre ?

Non, je n’ai jamais dit une chose pareille, parce que pour moi parmi les choses qui doivent tenir bon, il y a les institutions, parce que sans ça vous entrez dans un cycle de déstabilisation institutionnelle qui fait qu’à chaque élection vous aurez une crise et c’est donc impossible.

Mais s’il n’y a pas une dissolution, qu’est-ce qu’on peut faire ? Quelle est la solution d’ici 2017 s’il n’y a pas de dissolution ?

Un processus est en cours qui révèle en profondeur les faiblesses de la situation actuelle.

Mais concrètement, quelle est la solution s’il n’y a pas de dissolution ?

Concrètement, il faut préparer quelque chose d’autre.

Ça veut dire que vous laissez la situation, et vous vous préparez pour la prochaine élection présidentielle, c’est ça ?

Je ne dis même pas ça, parce qu’on ne sait pas les événements qui vont intervenir.

Mais vous êtes inquiet ? Vous pensez qu’il peut se passer des choses graves ou pas ?

Oui, je pense que… Non, je pense que d’abord la situation est grave. Ce n’est pas qu’il puisse se passer des choses graves, la situation est grave, sous nos yeux.

Non, mais qu’il puisse se passer des choses graves, ça veut dire : est-ce que la rue peut intervenir dans le débat ?

Je ne dis pas ces choses-là, parce que ça ne prend jamais une forme attendue. Mais il y a une telle insatisfaction sociale, et une telle insatisfaction civique, quand vous avez des ministres qui manquent aux règles élémentaires tous les jours, qui sont celles que les citoyens respectent et qu’ils attendent évidemment de leurs élus, quand tout le système est fondé sur des mensonges, quand aucune parole publique forte ne peut s’exprimer, quand aucune entente réelle ne peut se nouer entre les courants différents du pays, alors on ne peut pas, ou il n’est pas facile de s’en sortir. Et pour le reste, attendons. J’entendais hier des députés socialistes dire : « J’ai voté la confiance parce que je suis dans la majorité, mais je ne voterai pas le budget ». Vous voyez bien à quel degré de décomposition on en arrive, de délitement.

Ça veut dire que François Hollande doit rester en place, mais pour ne pas agir, il ne peut plus rien faire ?

Que François Hollande prenne ses responsabilités, qu’il exprime clairement les choses, qu’on y voie clair dans les rapports entre le président et le premier ministre, qu’on ne nous annonce pas des mesures nouvelles tous les jours alors qu’il n’y a pas le premier sou pour les financer, qu’on nous dise clairement…

Quand le Medef dit que le modèle social français a vécu, il a raison ou pas ?

Ce n’est pas le modèle social français qui a vécu, parce que le modèle social, l’aspiration du modèle social, tout le monde voit bien qu’elle est intimement liée à notre pays et au projet de notre pays. Mais je ne suis pas d’abord sûr que ce soit le Medef qui soit le mieux placé pour dire ce genre de choses, parce que c’est ressenti comme une agression par des tas de gens parce que le Medef est un syndicat, une organisation.

Il fait de la politique le Medef, à votre avis ?

Oui, peut-être. Mais ce serait mieux si les choses étaient mieux maîtrisées. Là, tout le monde ressent ça comme une agression. Si vous m’interrogez précisément sur ce que le Medef a dit, pas le Medef, ce que beaucoup de responsables disent dont ceux-là, je vais vous dire une chose précise.

Quelles réformes faut-il faire, faut-il mettre en œuvre ?

Une des seules marges de manœuvre que nous ayons, c’est le temps de travail. Les 35 heures ont été pour notre pays, je crois, une profonde erreur et je n’ai cessé de le dire et de le manifester par mes votes et mes déclarations depuis le jour où elles ont été créées. J’ai d’ailleurs été extrêmement frappé, dans le discours de Manuel Valls hier, il a dit une chose qui est passée inaperçue, mais qui moi a accroché mon oreille. Il a dit : « on n’a pas créé un emploi en France depuis 2001 ».

Depuis les 35 heures.

2001, qu’est-ce que c’est ? C’est ce changement profond qui n’est pas seulement…

Dans l’industrie.

C’est exactement ce dont on parle, qui n’est pas seulement social, qui est sociétal, l’idée qu’au fond le travail est appelé à être remplacé par du temps libre, et que c’est cela l’épanouissement des personnes, que c’est cela l’émancipation, autrement dit que le travail est une contrainte subie, subie par un certain nombre parce que les autres le cherchent. Cette vision-là, je considère moi qu’elle est fausse.

Qu’est-ce qu’il faut faire alors pour les 35 heures ? Il aurait peut-être fallu que la droite au pouvoir, qui tenait le même discours, les supprime ?

Vous avez dit exactement ce que je pense. Je pense qu’il y a quinze ans qu’on s’enfonce dans une incapacité à prendre des décisions simples, compréhensibles par tous qui peuvent permettre qu’un nouvel élan du pays se manifeste.

Et apparemment Nicolas Sarkozy n’est absolument pas déterminé à bouger là-dessus, parce qu’il l’a reproché à François Fillon.

Je n’ai pas les confidences de Nicolas Sarkozy.

Est-ce qu’il faut supprimer les jours fériés, comme le dit le Medef ? Deux jours fériés ?

Tout ça, ça peut se discuter, ce n’est pas la question principale. La question principale c’est : est-ce que dans notre pays le travail est considéré comme émancipateur ou comme au contraire une atteinte à la vraie vie ?

Déjà, il faut avoir du travail.

C’est évident. Le travail dans l’histoire des sociétés, il y a quelques siècles, le travail était considéré comme déchoir. Travailler c’était déchoir. Ceux qui avaient le statut le plus élevé dans la société ne travaillaient pas. Et avec le temps, les choses ont changé, aujourd’hui le travail c’est l’émancipation. Mais présenter le travail comme le contraire de l’émancipation, c’est se tromper de projet.

Autre sujet d’actualité, la Cour des comptes dit que la fraude aux cotisations sociales a coûté 20 à 25 milliards d’euros en 2012. Il faut faire la chasse aux fraudes ? Comment ? De quelle manière ? Quand ?

Il faut avoir des règles simples, des charges sociales suffisamment légères pour que tout le monde les assume sans avoir envie de les éviter. Mais la complexité de nos règles est une manière de nous enfoncer dans la crise, le fait que plus personne n’y comprenne rien, le fait que le fantasme, y compris de la Cour des comptes, ce soit de multiplier les contrôles et les contrôleurs, c’est ça ce que dit la Cour des comptes semble-t-il, je pense que ce n’est pas la bonne orientation.

Les contrôles ou la réforme des professions réglementées, Emmanuel Macron disait ce matin : « ça ne rapportera pas 6 milliards de pouvoir d’achat en plus ». Est-ce qu’il faut quand même réformer ou pas ? Contrairement à ce que disait Arnaud Montebourg.

Il a absolument raison, et en tout cas tous ceux qui mettent en doute cette réforme, selon moi, ont raison. J’ai vu d’ailleurs que Jacques Attali qui l’avait présentée dit maintenant : « ce n’est pas du tout la clé de la situation ».

Ça veut dire qu’il ne faut plus la faire ?

Non, disons les choses. Des assouplissements sont nécessaires, des mises au point sont nécessaires, des allègements sont nécessaires, tout le monde en est d’accord. Mais croire que la crise de la société française ce soit qu’il existe des notaires qui jouent le rôle de notaires et des pharmaciens qui jouent le rôle de pharmaciens, c’est se tromper sur la crise de la société française. Au contraire, pour moi qui suis un élu provincial d’une ville de province et qui connaît bien y compris le milieu rural français, je puis vous dire, ce que je ressens c’est que ces responsabilités-là, celles du notaire, et notamment du notaire de famille, celles du pharmacien, quand vous êtes une vieille dame et que vous avez besoin d’avoir un conseil, c’est bien de pouvoir avoir un pharmacien au coin de la rue. Tout cela, c’est du lien social et c’est de la stabilité de la société française. Et ceux qui veulent le détruire, à mon sens, entrent dans une œuvre de dissolution qui en période de crise est…

Donc il faut enterrer cette réforme, ne pas toucher aux professions réglementées ?

Non, il faut profession par profession, toutes, regarder ce qu’on peut faire pour que les choses aillent au mieux, et en discuter.

On va avancer. Autre réforme, la réforme territoriale avec du changement en ce qui concerne les départements.
On a compris hier après le discours de Manuel Valls que dans les régions, dans les zones rurales, le département sans doute resterait. Alors qu’il était question de supprimer…

On a compris quelque chose de très simple, on voulait une simplification par la suppression des Conseils généraux et la répartition de leurs compétences entre les communautés de communes ou d’agglomérations et les régions, et on a appris hier que non seulement les Conseils généraux resteraient, mais qu’il y en aurait trois sortes différentes, et donc tout ça c’est n’importe quoi.

Est-ce que ce n’est pas du pragmatisme, et de se dire : « finalement le territoire n’est pas unique » ? Est-ce que dans les zones rurales il ne faut pas garder le département ? C’était votre credo justement, le fait d’adapter, la proximité…

L’idée qu’en complexifiant perpétuellement on apporte des réponses aux situations est une idée qui est la pire qu’on puisse avoir. J’admire beaucoup Napoléon parce que ce qu’il disait, pas le Napoléon du temps de guerre, mais le Napoléon du temps de paix, j’admire beaucoup Napoléon parce que ce qu’il disait était compréhensible par tout le monde. On avait une organisation, qui a duré d’ailleurs 200 ans, dans laquelle les Français pouvaient se retrouver. Là, la pression des élus locaux aboutit au maintien de la situation antérieure encore compliquée, et donc encore plus chère, et donc encore moins compréhensible, et donc c’est…

Pour le calendrier, c’est compréhensible ou pas ? Le fait d’avoir les cantonales en mars, les régionales en décembre ?

La règle du mois de mars est dans la loi, elle est constitutionnelle, ils ne pouvaient pas s’en extraire. On aurait pu faire les deux en même temps, il paraît que François Hollande a dit : « comme ça, on va avoir deux claques au lieu d’une ». J’ai trouvé que pour une fois il y avait un peu de bon sens.

Un peu de bon sens, peut-être, je ne sais pas. On parle de réformes, on parle d’actualité politique. À la fin de la semaine, Nicolas Sarkozy annonce son retour. C’est qui Nicolas Sarkozy ? Vous parliez de Napoléon. C’est le nouveau Napoléon ? Le nouveau de Gaulle ? Ou le nouveau Monte-Cristo ?

D’abord je ne sais pas où en est Nicolas Sarkozy de ses réflexions.

A priori, on le sait, il va revenir, il veut être président de l’UMP.

J’ai toujours pensé qu’il reviendrait, et qu’il voudrait être président de l’UMP, vous êtes plusieurs autour de la table à pouvoir l’attester. Toujours pensé ça. Alors, simplement quelle est la ligne politique qu’il va choisir ? Et à quoi va nous conduire cette ligne politique-là ? Pour l’instant, je n’ai pas de réponse à cette question. J’ai dit, moi, dans votre émission, ce qui me paraissait les grands axes. Après, la situation dans laquelle on va se retrouver c’est d’avoir pour le pays trois solutions : Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et le candidat du PS. Il y a des millions de Français qui considèrent que ces trois solutions ne portent pas en elles ce dont le pays a besoin.

Alors pourquoi ?

Et donc ce triangle-là, triangle des Bermudes, ce triangle-là c’est le triangle qui représente ou qui figure trois impasses.

Pourquoi ?

Jusqu’à maintenant. Alors, peut-être peut-il changer…

Ça a mal fini le triangle des Bermudes.

Oui, le triangle des Bermudes, c’est là où on se perd.

Donc Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, le candidat du PS, c’est ça le triangle des Bermudes ?

C’est le triangle des Bermudes qu’on nous propose aujourd’hui.

Ça veut dire qu’on va à la catastrophe ?

Essayez d’entendre ce que je veux dire. Il y a aujourd’hui des millions, peut-être plus, peut-être des dizaines de millions de Français qui ne se reconnaissent dans aucune de ces trois propositions, et qui attendent, et peut-être même qui rêvent, que des hommes courageux, et des femmes, des femmes et des hommes courageux puissent ensemble tracer les lignes directrices d’une politique de fond qui sera maintenue suffisamment longtemps pour pouvoir apporter des succès, qui ait une majorité large de soutiens dans le pays. Et ma responsabilité à moi, pas seulement moi, mais en tout cas c’est la mienne, et j’espère la partager avec d’autres, c’est de construire cette solution qui permettra d’échapper à la fatalité de ces trois solutions.

Concrètement, vous pensez à Alain Juppé ?

Je pense qu’Alain Juppé peut jouer un rôle, et doit jouer un rôle, mais il n’est pas seul, il y en a sûrement d’autres.

Et en même temps ce qu’on voit actuellement, c’est que Nicolas Sarkozy n’est pas encore déclaré candidat, mais il y a déjà une dynamique qui s’opère en sa faveur avec François Baroin, Jean-Pierre Raffarin…

Ça ne m’avait pas tout à fait échappé.

Et qu’en dites-vous ?

Je pense que Nicolas Sarkozy est fort dans son camp. La question est de savoir si cette force apporte des réponses aux problèmes du pays, c’est-à-dire si elle est capable de rassembler des sensibilités différentes du pays, et d’avoir une vision claire et soutenable de l’avenir. Pour l’instant, ça n’a pas été le cas.

Vous parliez du triangle des Bermudes. C’est dangereux le triangle des Bermudes, est-ce qu’Alain Juppé peut tenir dans ce triangle des Bermudes ?

C’est ce qu’on va voir dans les mois qui viennent. Vous entendez l’appel qui au fond sous-tend cette affirmation. Il y a des millions de Français qui ont besoin qu’on leur propose autre chose que la fatalité de se retrouver dans ces impasses conjuguées, des millions de Français. Et les responsables politiques, eux, ont le devoir de répondre à cette attente. S’ils trouvent insatisfaisante la situation qui va être ainsi créée, ils ont le devoir d’en proposer une autre.

Le problème, vous dites, c’est qu’on ne sait pas encore sur quelle ligne va revenir Nicolas Sarkozy. Donc comment est-ce que vous pouvez dire qu’il y a un triangle des Bermudes qui ne répond à aucune… Tout le monde a dit : « il a changé ». Est-ce que c’est son caractère, est-ce que c’est ce qu’il a fait avant qui vous rend dubitatif ?

J’ai écouté un certain nombre de déclarations, de cartes postales, mais je ne veux en aucune manière me spécialiser dans une confrontation avec Nicolas Sarkozy.

Il change selon vous ?

Permettez-moi de rappeler que cette confrontation avec Nicolas Sarkozy, je l’ai eue quand il était au plus haut, quand il était au pouvoir, parce que sur les affaires, et on vient encore d’avoir dans une des plus célèbres affaires dans votre journal des informations extrêmement précieuses et qui permettent de voir que l’affaire Tapie reposait sur une, comment dirais-je, une manœuvre dans laquelle l’intérêt général n’était pas pris en compte.

C’était vous qui en aviez parlé au départ. Vous considérez que Nicolas Sarkozy peut être rattrapé par les affaires ?

J’ai presque fini. Donc je l’ai affronté, ou j’ai eu une confrontation avec lui sur le fond alors qu’il était au plus haut. Je ne suis pas spécialisé dans l’affrontement avec Nicolas Sarkozy, et je n’ai pas l’intention de l’être. Mais je voudrais, je veux, si je peux employer un terme aussi direct, que la France ait une autre solution que celle qu’elle a eue depuis des années, que la succession de manque de volonté qui s’est manifestée depuis des années. Nicolas Sarkozy a de l’énergie, et c’est bien qu’on le reconnaisse, mais ces dernières années on ne peut pas dire que cette énergie ait été mise au service de ce que pour ma part je considère bon pour le pays.

S’il gagnait en 2017, pour vous, c’est une catastrophe pour la France ?

Vous ne m’avez pas écouté, je sais bien que vous n’êtes pas obligé de m’écouter, mais je réponds. Je ne sais pas sur quelle ligne Nicolas Sarkozy va revenir, mais je vois très bien qu’un grand nombre de Français redoutent d’être enfermés dans des choix impossibles. Il revient aux responsables que nous sommes de proposer d’autres choix. Et on va voir dans les deux ans qui viennent de quelle manière les choses s’organiseront. Mais en tout cas pour moi, c’est ça qui est le plus important.

Vous savez ce qu’on va vous répondre du côté de l’UMP ? C’est que vous proposez finalement un renouvellement avec Alain Juppé qui a plus de 70 ans, vous-même qui avez déjà été ministre, et que ce n’est pas très neuf.

Et déjà candidat à l’Élysée.

J’ai été ministre, et heureusement. Peut-être si François Hollande avait eu une expérience de cet ordre, peut-être un certain nombre d’erreurs auraient-elles été évitées. Les attaques contre Alain Juppé que je lis sur son âge me paraissent alors vraiment indignes de la situation dans laquelle nous sommes dans le pays. Il s’en arrangera parce qu’il est fort et que la compétition dans laquelle il s’engage est une compétition qui exige d’avoir ténacité et cuir épais.

Puisque vous parlez d’Alain Juppé, on lit aussi que si Alain Juppé est candidat, vous seriez derrière lui, s’il n’est pas candidat, c’est vous qui irez à la présidentielle.

Je sais bien qu’on dit ça, et je voudrais simplement qu’on réfléchisse à la gravité des choses. L’élection présidentielle, c’est une élection décisive, et elle est en effet portée par des hommes ou des femmes. Élection décisive. Mais regarder la situation du pays en se disant qu’on va y trouver une occasion de carrière, d’avantages personnels, c’est le contraire…

Parce que tout à l’heure vous avez dit : « La France a besoin d’hommes courageux », quand vous dites ça…

D’hommes courageux qui sachent travailler ensemble.

Justement, quand vous dites ça, on se dit : « François Bayrou il se dit : peut-être que je suis courageux, que je peux apporter quelque chose à la France ».

À la question du courage, je répondrais volontiers, mais comprenez bien, je ne parle pas à la première personne quand je parle de cette nécessité dans laquelle nous sommes. Il faut bien prendre ses responsabilités, je n’ai jamais fui les miennes, mais vous voyez bien qu’aujourd’hui on n’a pas besoin de compétition entre les personnes, on a besoin d’une volonté partagée.

Volonté partagée, est-ce que ça veut dire qu’il faut de nouvelles structures ? On voit que tous les partis sont dans un état lamentable, est-ce qu’un rassemblement Bayrou Juppé c’est une nouvelle structure automatique ou pas ?

Je n’en ai pas la moindre idée, je suis très sévère à l’égard de la partitocratie comme on dit, c’est-à-dire de l’organisation de la démocratie française autour de partis qui entraînent à la manœuvre et à l’absence de courage, et même à l’absence de réflexion. J’ai été très frappé par la dernière alternance. Vous vous souvenez qu’on nous disait que Laurent Fabius avait préparé le programme des trois premiers mois avec des centaines d’experts, et qu’il ne manquait pas un bouton de guêtre, et que chacune des décisions avait été élaborée, et on est arrivé à l’élection, et ils sont arrivés au pouvoir, et qu’est-ce qu’on a vu ? Rien n’était prêt. Pourquoi rien n’était prêt ? C’est ça la bonne question. Parce qu’ils attendaient que l’ortolan leur tombe tout cuit dans le bec.

Vous aimez les ortolans ?

Vous savez que c’est interdit d’en manger. Il paraît que François Mitterrand s’exonérait de cette interdiction, mais je connais deux ou trois personnes qui s’en sont exonérées dans leur vie. Mais vous voyez bien de quoi il s’agit. Quand vous êtes avec deux partis seulement et que le parti au pouvoir est impopulaire, le coup de balancier vous assure de recevoir le pouvoir.

… dont parlait Valéry Giscard d’Estaing en 78…

Il faut une organisation différente parce que les hommes et les responsables qui sont sélectionnés par ce mode de fonctionnement sont habitués aux manœuvres de partis, mais pas au courage politique devant le pays. Or c’est le courage politique devant le pays qui est important.

Dernière question. On parle beaucoup de votre entente avec Alain Juppé, mais il y a aussi au centre une formation politique, l’UDI, qui va désigner un président. Quel regard vous portez là-dessus ? Vous êtes plutôt Morin, Jégo ?

Mon regard est très simple : je souhaite que celui qui sera élu à la tête de cette confédération soit habité par l’idée que s’il y a un centre en France, il faut que ce centre soit uni. Et donc le mouvement unitaire que nous avons initié il y a quelques mois avec Jean-Louis Borloo je souhaite qu’il se poursuive, qu’il se renforce et qu’il s’approfondisse.

Vous avez des nouvelles de Jean-Louis Borloo ?

Et c’est ce que j’ai dit, et c’est ce que je dis à tous ceux que je rencontre, et j’ai rencontré un certain nombre de ceux qui se présentent à cette élection.

Et vous ne choisissez pas entre eux ?

Je n’appartiens pas à cette formation politique, je n’ai pas du tout envie de m’engager dans cette affaire. Mais plus ils seront unitaires, et mieux ce sera pour l’avenir du pays.

Merci François Bayrou, c’est la fin de Questions d’Info, merci d’avoir répondu à nos questions.

C’est une situation intolérable pour les citoyens

François Bayrou, l’invité de Ruth Elkrief sur… par mouvementdemocrate

Hier invité de Ruth Elkrief sur BFMTV, François Bayrou a abordé l’actualité politique et sociale de la France. Le constat, amer, appelle au renouvellement alors même que le PS et l’UMP poursuivent leur « effondrement ».

Bonsoir François Bayrou.

Bonsoir.

Merci d’être l’invité de BFM TV. Vous présidez le MoDem et vous êtes bien sûr maire de Pau. Manuel Valls a dit aujourd’hui qu’il ne voulait pas de la voix de Thomas Thévenoud dans le vote de confiance. Il souhaite qu’il démissionne, et même s’il vote pour lui, il n’en veux pas. Est-ce clair pour les Français ?

C’est une situation insupportable, tout le monde le sait bien. Il y a une forme de dérive personnelle dans tout cela qui est une disqualification.

Mais la position du Premier ministre qui dit aujourd’hui « je ne veux pas, il faudrait qu’il démissionne », c’est une manière de démentir des arrangements et c’était l’accusation de l’UMP notamment ?

C’est une situation intolérable pour les citoyens avec laquelle le monde politique s’arrange plus ou moins.

François Hollande affirme dans Le Nouvel Observateur dans sa conversation avec Serge Raffy : « Aucun sondage, aucun remous ne me fera partir ». Avant même les tempêtes de ces dernières semaines, vous aviez dit qu’il y avait plusieurs solutions : referendum, démission ou dissolution de l’Assemblée nationale. « Aucun remous ne me fera partir… », vous y croyez ?

Ce que François Hollande dit entre les lignes c’est que le choix qu’il fera en cas de crise politique, c’est la dissolution. Et c’est le choix que les institutions prescrivent. Pour moi, ce n’est pas une surprise. On ne peut pas faire partir un Président de la République parce que ce serait un putsch. Tout le monde le sait, on l’a vérifié avec François Mitterrand, on l’a vérifié avec Jacques Chirac, c’est cela la logique institutionnelle. Mais il faut mesurer la profondeur de la crise, il faut mesurer la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons. On vient d’annoncer aujourd’hui que naturellement, aucun des objectifs – non seulement que nous avions fixés – mais auxquels nous nous étions solennellement engagés – ne sera respecté. D’autre part, cela se passe dans un trouble profond de la société française, caractérisé par le fait que les revenus de chaque famille baisse. Cette année une fois de plus. Cela veut dire quelque chose de très important, de très grave, et le climat de confiance en est profondément atteint. C’est cela que les politiques doivent avoir en tête. Et j’imagine que c’est autour de ce désarroi que la crise politique est nouée.

D’une certaine façon, qu’est-ce que vous feriez si vous étiez à la place de François Hollande aujourd’hui ? 

A la place de François Hollande, j’aurais pris les décisions qui s’imposaient dans les premières semaines de son élection. Et je ne dis pas ça en l’air parce que j’ai eu des échanges et des dialogues extrêmement argumentés avec lui, pour essayer de lui faire comprendre que ces décisions s’imposaient, que son programme n’était pas un programme soutenable et qu’il fallait qu’il s’adresse au pays les yeux dans les yeux pour changer ce qui devait l’être au niveau économique, au niveau de la société et au niveau institutionnel. Il ne l’a pas fait et je crains que cela ne soit trop tard.

Vous avez témoigné, en quelque sorte, en sa faveur, après le livre de Valérie Trierweiler, vous avez dit : « J’ai beaucoup parlé dans ma vie avec François Hollande avant qu’il ne soit président et je n’ai jamais vu le moindre indice de cette méchanceté, de cette condescendance, de cette manière de regarder avec mépris qui que ce soit ». Il vous en a été reconnaissant ? Il vous a appelé ? Il vous a remercié ?

Je ne cherche pas de reconnaissance. J’essaie d’être honnête dans les débats, les heurts politiques. Quand vous fréquentez quelqu’un, même si vous n’êtes pas de son parti, si vous avez des désaccords profonds avec lui, vous sentez quel homme, quelle femme vous avez en face de vous. Parce que c’était honnête pour moi de le dire – alors qu’il y avait beaucoup d’exploitation autour de cette phrase des « sans-dents » – j’ai dit que je n’ai jamais vu ni dans sa bouche ni dans ses attitudes ni dans sa manière d’être, ces signes de mépris à l’égard des faibles, qui peuvent exister dans le monde politique mais que je n’ai jamais vu chez lui.  Comme il était attaqué, vilipendé, il m’a semblé qu’il était honnête de le dire.

Vous n’attendiez rien de cela ?

Rien, d’aucune sorte. Mais dans l’engagement qui est le nôtre on doit faire les choses sans en attendre quelque chose, parce que, autrement, on n’est pas digne du travail que l’on fait. Un des plus beaux adjectifs pour moi c’est « civique ». Le civisme est pour moi ce qu’il y a de plus important, c’est à dire qu’on considère tous que l’on est là pour apporter sa pierre à l’intérêt général. Alors il faut le dire sans emphase, sans faire de grands mots, sans grandes phrases mais je trouve que c’est mieux quand on a cela à l’esprit que lorsque l’on croit que l’on est là uniquement pour soi-même.

François Hollande va en Irak dès vendredi et annonce une conférence internationale, Laurent Fabius, lui, annonce ce soir que la France participera aux attaque aériennes contre l’EIL Cela devrait se dérouler sur l’Irak et peut-être sur la Syrie. Est-ce que vous approuvez ?

J’approuve la participation de la France à la lutte contre cette barbarie. Ce qui est en jeu là, c’est à dire des mouvements structurés, organisés pour anéantir le droit élémentaire des êtres humains de croire ou de ne pas croire. Pour moi, ce droit est un droit de l’Homme. Il y a une organisation internationale qui a décidé, pour imposer sa loi religieuse, d’anéantir ce droit. Toutes les sociétés civilisées, au sens humaniste du terme, doivent unir leurs forces pour mettre un terme à cette barbarie. C’est la raison pour laquelle je m’étais opposé aux bombardements prévus en Syrie.

C’est pourquoi je vous en parle, parce qu’il y en aura peut-être des bombardements sur la Syrie mais pas contre Bachar al-Assad, là contre l’EIL, et là vous approuvez ?

Dieu sait que je n’ai aucune indulgence à l’égard de Bachar al-Assad, mais je dis avec la gravité qui s’impose que l’Occident, les États-Unis pour leur compte, la France pour le sien, ont une responsabilité dans la guerre d’Irak, dans ce qui s’est passé en Libye sur le déchainement de ces forces et le chaos sur lequel elles se développent. Nous avons commis un grand nombre d’erreurs. J’avais soutenu Jacques Chirac, à l’époque où il a décidé de s’opposer à la guerre en Irak, et je me suis moi-même opposé à ce qui s’est passé en Syrie et j’ai soutenu François Hollande sur le Mali. Tout cela, c’est une cohérence au travers du temps, on est en train de vivre un déchainement de forces qui sont une menace de premier plan contre ce que nous avons de plus profond c’est à dire le droit élémentaire qui est celui de chacun de nous.

Est-ce que Manuel Valls obtiendra la confiance et est-ce qu’il pourra faire voter son budget avec des résultats comme cela ?

Arithmétiquement, il obtiendra la confiance, il n’y a aucun doute de ce point de vue là. Je pense qu’il y aura des mouvements sur le budget, on ne connaît pas encore le budget donc je ne peux pas le dire. Mais, que nous ne connaissions pas encore le budget, c’est un indice de la difficulté puisque l’on a repoussé de quelques dix jours la présentation du budget. Et donc il ne sera présenté que le 1er octobre, ce qui n’est pas le calendrier qui avait été choisi.

Bruxelles rappelle Paris à l’ordre aujourd’hui.

Mais cela n’est qu’un début. Tous les pays européens ont fait des efforts considérables pour essayer de rapprocher les déficits d’un montant soutenable, la France aussi, on a même été en première ligne. Et puis cela fait combien d’années ? 6 ans ? 7 ans que nous ne respectons aucun des engagements que nous avons pris

Ceux qui viendront au pouvoir plus tard le feront, on en reparlera. Maintenant, Pierre Moscovici osera-t-il mettre à l’amende la France ? C’est le nouveau commissaire européen aux Affaires économiques.

Mais ce n’est pas Pierre Moscovici qui décide. Il y a dans la Commission européenne une démarche communautaire, commune. C’est un collège, chacun n’est pas maitre chez lui et donc je pense qu’il va y avoir une tension entre les instances européennes et la France parce que nous n’avons pas respecté nos engagements. Ce n’est pas à l’égard de Bruxelles que nous avons ou que nous devons avoir des engagements, c’est à l’égard de nos enfants, de notre peuple. Ce que nous sommes en train d’accumuler comme faiblesses, comme fragilités comme incapacités, ce ne sont pas les Européens qui le paieront. C’est nous. Ce sont les générations qui sont là et les générations qui viennent, et cela va peser comme un boulet sur notre avenir national. Quand vous faites des dettes, ce n’est pas le voisin qui les paie, c’est vous-même.

Nicolas Sarkozy va revenir, plus de doutes là-dessus.

Il n’y en a jamais eu, pour moi.

Oui, vous n’en avez jamais eu. Le 24 août dernier, vous aviez l’impression qu’il n’avait pas beaucoup changé. Vous l’attendez ce retour ou vous le redoutez ?

Je ne suis pas membre de l’UMP et j’ai, depuis très longtemps, exprimé une analyse différente de celle d’un parti unique à l’intérieur duquel tout le monde se retrouverait. Depuis longtemps, j’ai vu venir le double effondrement du Parti socialiste et de l’UMP qui fait le cadre de ce que tous les Français pensent aujourd’hui.

Mais il promet qu’il va tout changer, du plancher au plafond.

Sans doute, on verra ce qu’il promet, on verra ce qu’il tient. Mais moi je sais en tout cas ce dont la France a besoin : une puissante force de renouvellement. Pas de réédition ou de restauration de ce qu’il y avait avant. De cela on en a fait le tour.

Le risque est que ce sera une réédition ?

Si vous êtes une observatrice attentive et tous ceux qui nous regardent savent de quoi il s’agit, c’est à dire de reprendre le pouvoir. Mais je suis, pour ma part, absolument certain que cela ne suffit pas de reprendre le pouvoir par un coup de balancier électoral. On a déjà essayé 5 fois, 8 fois, 10 fois. Ce qu’il faut c’est une démarche humaine, intellectuelle, une compréhension des choses et une volonté, un courage qui pour l’instant a fait défaut, en raison de ces institutions qui monopolisent autour de 2 partis le pouvoir en France depuis très longtemps.

C’est Alain Juppé qui pourrait être l’homme de ce renouvellement ? Vous êtes très proche de lui, vous l’avez souvent dit ; il a dit aujourd’hui dans Valeurs actuelles que « Nicolas Sarkozy est mon principal concurrent ». C’est lui le véritable candidat du centre-droit ?

Je ne veux pas dire les choses de cette manière. Dans le renouvellement que je plaide devant vous, dans le besoin de reconstruction que la France éprouve, il faut changer une attitude politique qui est le chacun pour soi. Il faut que l’on soit capable de s’allier et de se retrouver quand on a les mêmes idées et plus encore les mêmes valeurs. Au fond, quand on voit l’avenir, les rapports humains et de société de la même manière, il faut que l’on soit capable de se rencontrer même quand on a été séparé dans le passé ; et cela sera un facteur considérable pour que la confiance se retrouve.

Je voudrais vous citer Laurent Wauquiez, dans Le Monde, qui dit « Une alliance avec le MoDem n’est pas la bonne réponse contre le Front national, ce serait une lourde erreur, les Français balaieront ces stratégies d’État-major et veulent qu’on réponde aux questions de la vie quotidienne. Nicolas Sarkozy, lui, secoue les tabous ».

S’il y a une chose dont je suis certain, c’est que cette vision que je défends devant vous et que vous évoquez, ce ne sont pas des stratégies d’État-major. Ce sont des responsables politiques qui sont conscients, je crois, profondément de ce qui se passe.

C’est un ticket alors ? C’est une alliance de fond ? Vous voulez allez à Matignon avec lui ? Qu’est-ce que c’est ?

Non. Tout le monde flingue tout le monde dans la vie politique française. Pour une fois, qu’il y a des responsables politiques – et pas seulement deux, j’espère beaucoup plus – qui sont capables de penser l’avenir ensemble au lieu de le penser les uns contre les autres, au moins faisons crédit que quelque chose de ce point de vue là change. Et moi, j’essaierai de faire en sorte que la vision de ce travail, de cette équipe – si elle se constituait – prenne pour une fois en charge ce qu’il y a de plus profond dans la crise que nous vivons.

Merci beaucoup François Bayrou.

« Il faut aller vite ! »

MdS PPE

Dans l’édito de sa dernière lettre d’information européenne, Marielle de Sarnez appelle l’Europe à « rapidement donner des signes tangibles de son efficacité et de réactivité ».

Avec la désignation de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne et l’installation début juillet du nouveau Parlement européen, l’Europe est désormais en ordre de marche. Avec une feuille de route claire et exigeante : redonner du sens à l’Europe, répondre concrètement, efficacement et rapidement aux préoccupations que les citoyens ont exprimées dans les urnes, parfois avec fracas et le plus souvent avec impatience. Première attente, la plus pressante, la plus urgente, retrouver le chemin de la croissance pour faire baisser le chômage. La mobilisation annoncée de 300 milliards d’euros pour stimuler l’investissement et la mise en œuvre d’une politique en faveur de l’industrie pour que l’Europe conforte ses positions dans les grands secteurs stratégiques est une première bonne nouvelle. Deuxièmement, le renforcement de l’Union économique et monétaire pour apporter plus de cohérence et de puissance à cette nouvelle politique de croissance est également une annonce positive. D’ailleurs, sur ces deux sujets majeurs, comme sur le Traité transatlantique où nous réclamions le respect des normes européennes les plus élevées en matière sociale, de santé et de sécurité, sur la politique énergétique, sur la politique commune en matière d’immigration, Jean-Claude Juncker a tracé un chemin et fixé des  perspectives que nous approuvons.

Il faut aller vite. L’Europe doit rapidement donner des signes tangibles de son efficacité et de sa réactivité. Seule manière de calmer les impatiences et surtout de détourner les citoyens européens des sirènes extrémistes. Au Parlement européen, ce sera une de nos missions que d’exercer notre vigilance et rappeler sans cesse à la Commission et au Conseil l’obligation urgente de faire.

Il faut aller vite aussi dans le domaine de la diplomatie. Autour de nous, en Ukraine, en Syrie, en Irak, en Libye, en Palestine, en Israël, le monde s’embrase dangereusement, faisant de plus en plus de victimes, laissant des rancoeurs profondes s’installer, repoussant les espoirs de paix très loin dans le futur. Ces conflits nous obligent car, sauf à renier nos valeurs, nous ne pouvons accepter de les regarder en spectateurs indifférents.

En 2012, l’Union européenne a reçu le prix Nobel de la paix. Une récompense, sans doute la plus éminente, pour honorer le « soft power » européen qui a permis dans le passé d’aider à la résolution de nombreuses crises. Il serait temps de s’en souvenir et de mettre cette diplomatie d’influence au service de la paix.

 

Pour aller plus loin : lire la lettre d’information n°44 de Marielle de Sarnez.

« Avec Jean-Claude Juncker, c’est une nouvelle étape qui s’ouvre pour l’Europe »

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La délégation UDI-MoDem au Parlement européen a voté aujourd’hui à Strasbourg en faveur de la désignation de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne.

« C’est une nouvelle étape pour le Parlement européen et un progrès tangible pour la démocratie européenne ».

« La première raison de notre choix, c’est l’homme. Jean-Claude Juncker est venu s’exprimer devant notre groupe où l’on a pu mesurer à quel point il était une personnalité de grande expérience. Et de conviction européenne. Il saura remettre la politique au cœur de la construction européenne. Cela lui confèrera une indépendance vis-à-vis du Conseil, ce qui est un point absolument capital et essentiel. On a besoin d’un président de la Commission européenne qui soit libre, indépendant et qui restaure la méthode communautaire en sachant s’écarter des injonctions du Conseil. Il n’y a pas un droit d’initiative mais un devoir d’initiative dans les temps où nous sommes ».

« La deuxième raison de notre soutien, c’est le programme. Honnêtement, c’est un bon programme. Ce n’était pas si simple vu la diversité de sa majorité. Il n’en reste pas aux grandes orientations générales. Il ne se contente pas de parler de politique industrielle, il fixe un objectif ambitieux de réindustrialisation. Il ne se contente pas de parler d’énergie, il trace la voie d’une Union énergétique européenne. Il ne se contente pas de souligner que l’immigration est un problème, il propose une politique commune d’immigration légale. Il ne se contente pas de constater que la directive sur le détachement des travailleurs est d’une application délicate, il en promet la révision. C’est donc une Europe en changement qu’il veut incarner et c’est exactement ce qu’attendent nos concitoyens. »

« Les démocrates se sont battus pour que le Conseil européen respecte la procédure de nomination décidée par le Parlement européen, c’est-à-dire que soit tenu compte le vote des électeurs qui ont placé Jean-Claude Juncker en tête. C’est très important que le Parlement européen ait définitivement la main sur la nomination du Président de la Commission. C’est une avancée institutionnelle et démocratique majeure. Avec l’élection de Jean-Claude Juncker, c’est une avancée définitive et c’est la troisième raison de notre choix ».

 

Marielle de SARNEZ, présidente de la délégation

Jean ARTHUIS

Jean-Marie CAVADA

Nathalie GRIESBECK

Sylvie GOULARD

Dominique RIQUET

Robert ROCHEFORT

Réforme ferroviaire : Une grève pour quoi ? Pour quelle réforme ?

Cela fait déjà bientôt une semaine que les syndicat CGT et Sud Rail prennent en otage la France de façon scandaleuse et inadmissible pour défendre des intérêts particuliers et un statut privilégier quand l’ensemble de la France peine à relever la tête en cette période difficile. Comment soutenir une telle action quand on lit le texte qui provoque cette grève inexplicable et inexcusable !

Que propose la loi :

Comme on entend tout et son contraire sur le sujet, revenant à la base du texte de projet de loi qui sera débattu dans deux jours !

Là où il est positif, c’est dans l’idée de rassembler les trois acteurs du réseau ferroviaire (RFF, SNCF Infra et la DCF) en une seule entité unifiée sou l’intitulé SNCF Réseau. Afin de mettre un terme à cette création en 1997 des différentes entités qui a conduit à un enchevêtrement de responsabilités.

Sans oublier que L’article L. 2101-2 a pour objet de garantir la continuité des situations juridiques existantes pour les salariés de la SNCF et de RFF. À cette fin, il préserve les conditions de recrutement des salariés de la SNCF, qu’il s’agisse de ceux recrutés sous statut ou de ceux recrutés sous contrat. Donc rien ne justifie la grève car il n’existe aucune menace sur l’emploi, les salaires, les statuts de fonctionnaire où même sur le régime spécifique des retraites !

Ce texte créé trois entités : SNCF (en charge des gares et de l’exploitation commerciale), SNCF Réseau (en charge de l’entretien du réseau) et SNCF Mobilités (en charge d’attributions d’exploitations commerciales, dans le respect des exigences d’impartialité en vue d’un accès transparent, équitable et non discriminatoire à l’infrastructure ferroviaire, en charge de la collecter et de verser des dividendes à la SNCF afin de permettre à cette dernière de verser des dotations à SNCF Réseau). Cette troisième entité créant la société publique nécessaire dans le cadre de l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs en plus du Fret.

Là où il est négatif, c’est qu’il accuse des déficits structurels de 40 milliards d’Euros ; des problèmes de coordination… la commission Européenne : « l’achèvement de la libéralisation du transport ferroviaire de voyageurs, que défend la Commission européenne dans sa récente initiative législative, risque, dans ces conditions, de déstabiliser un secteur déjà fragilisé. Or l’expérience de l’ouverture à la concurrence du fret en 2006 illustre les dangers de cette perspective, si elle n’est pas anticipée, en particulier pour garantir une équité sociale dans les conditions d’exercice de l’activité entre opérateurs. » ! Belle attaque anti européenne après une telle claque électorale ! Comment peut-on accuser la Commission européenne d’être responsable d’un déficit passe de 20,5 milliards d’euros en 1997 à près de 44 milliards aujourd’hui, sachant que l’ouverture à la concurrence à permis à d’autres acteurs ferroviaires européens de circuler sur le réseau et donc de payer une redevance à RFF pour l’utilisation de ce dernier ! Quelle hypocrisie !

Ce que prépare la libéralisation du ferroviaire voulue par la commission européenne :

Au début des années 1990, l’Union européenne a, par plusieurs directives, amené les Etats membres à libéraliser leurs transports ferroviaires. Le but de cette libéralisation était de stopper le déclin du transport ferroviaire, et plus spécialement du fret ferroviaire, ainsi que les pertes qu’il engendrait.

Pour la Commission européenne, la libéralisation était le seul moyen de sauver le fret qui était dans un état catastrophique

- 8% du trafic est acheminé par rail en 2002 contre 21% dans les années 70
- Vitesse moyenne : 18 km/h, « moins qu’un brise glace dans la Baltique » ironise Bruxelles.

Plusieurs études du SES (Service économique et statistique du ministère des transports) [1] ont mis en évidence la corrélation existant entre une libéralisation forte et le ralentissement du déclin du chemin de fer. Pour tous les pays où la libéralisation est avancée (notamment Royaume-Uni, Suède, Pays-Bas, Allemagne), la part du rail comme moyen de transport ne chute pas de plus de 20%.

Là où la grande majorité des pays ont ouverts à la concurrence le ferroviaire la totalité de leurs services (Fret comme voyageurs) de la Suède en 1988 à la Grande Bretagne en 1999, la France à seulement ouvert le Fret en 2006, cette non ouverture à la concurrence ayant engendré une chute des déficits du Fret de 55 millions d’euros en 2002 à 450 millions d’euros en 2012, le Fret étant maintenu à flot grâce aux 800 millions d’euros d’aide publique. Tout ceci à cause d’un contexte social français dissuasif. Peu de demandes de licence par des concurrents ont été déposées à ce jour. Quelques rares concurrents tels Europort 2, Rail 4 Chem et la SNCB ont déposé une demande. Cela s’explique en premier lieu par le contexte social français et par la force de nuisance que représentent les cheminots de la SNCF. Les cheminots ont su utiliser la menace de la grève pour retarder une évolution pourtant indispensable. Hostiles à l’ouverture du fret, ils ont fait grève du lundi 17 mars au mercredi 19 mars 2003. Le lundi 13 juin 2005, le premier train de fret privé (Connex) a roulé mais son lancement fut de courte durée puisque 200 cheminots l’ont bloqué en occupant la voie pour protester contre cette libéralisation. On comprend que dans ce contexte, les concurrents n’aient pas très envie de venir sur notre territoire. Dans la pratique, la procédure est difficile pour ceux qui s’intéressent au réseau ferré national. Il faut tout d’abord obtenir une licence d’opérateur ferroviaire reconnue par tous les Etats membres. Celle-ci est automatiquement accordée aux opérateurs historiques. Il faut ensuite obtenir un certificat de sécurité délivré après un rapport technique de la SNCF et transmis pour avis à Réseau Ferré de France.

La SNCF, comme certains autres opérateurs historiques européens préfèrent miser sur le partenariat. Ainsi la SNCF règle avec la compagnie allemande le passage des wagons entre Metz et Manheim, les chemins de fer italiens s’accordent avec la SNCF pour la traversée des Alpes entre Chambéry et Turin… Ce choix s’explique en partie par le manque d’interopérabilité du réseau. En effet, réseaux et matériels de traction répondent à des caractéristiques techniques et à des normes de sécurité différentes selon les pays, chaque compagnie ayant fixé les siennes. Ainsi il faut sept locomotives entre Milan et Anvers ! Une interconnexion transparente entraînerait des coûts énormes et difficilement amortissables. L’introduction d’une vraie concurrence devrait permettre, comme dans les autres pays européens, de pousser les opérateurs privés à améliorer la qualité de leurs services pour s’imposer sur le marché ce qui inciterait également la SNCF à améliorer la qualité de ses services.

Mais pour cela il faudrait :

- que les syndicats de cheminots soient pragmatiques et non en opposition systématique
- une procédure de délivrance des licences simplifiée et neutre
- une harmonisation des normes et matériels européens

Pendant ce temps là où la SNCF et ses cheminots font blocage et augmentent les déficits, la Deutsche Bahn avec ses trains Connex, qui est, avec 1300 km en exploitation, le premier opérateur privé européen de transport ferroviaire, passe de 204 millions d’euros de déficits en 2001 à 4,4 % de chiffre d’affaires en hausse en 2005 et qui malgré la crise, ne connait en 2013 un déficit que de 470 millions d’euros sur la totalité des ses services (Fret et voyageurs) alors que la SNCF de son coté doit additionner 44 milliards de déficit du FRET aux 1,4 milliards de la branches voyageurs en 2013 (soit un déficit 9,5 fois plus important).

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Revenons au texte en débat :

Avec l’ouverture à la concurrence du trafic voyageur qui aura lieu au 1er janvier 2019, que les cheminots le veuillent ou non. La directive Européenne du 30 Janvier 2013 qui a été adopté par l’Assemblée Nationale le 4 Mai 2013 prévoit que l’attribution d’agréments d’exploitation commerciale du rail se fasse au niveau Européen et non plus National ! L’ouverture à la concurrence est donc désormais inéluctable ! Avec ce texte qui rattache le réseau RFF à la société SNCF, là où la séparation avait été faite en 1997 pour préparer l’ouverture à la concurrence, on va résolument dans le mauvais sens ! Cette partie du texte qui créé une entité unique pour l’entretien du réseau est bonne, mais doit demeurer une société indépendante, tout en restant un service public. La SNCF de son coté devant être une société commerciale en charge de l’exploitation de ses trains, du Fret et la vente de billets aux voyageurs, comme cela se pratique dans toute ouverture à la concurrence, car ces dernières se sont toujours fait selon un schéma précis :

- Un maintien du réseau sous le giron de l’état comme service public : EDF devenant GRDF / GDF devenant GRDF / France Télécom n’existant plus qu’au titre du réseau
- La création de société commerciales privé/public pour commercialiser les offres : EDF étant inchangé / GDF devenant GDF SUEZ / France Télécom devenant Orange en tant qu’opérateur téléphonique historique en France, en Pologne, en Jordanie, au Sénégal, Botswana, Cameroun, Cote d’Ivoire, Kenya, Madagascar, Mali, Niger, RDC Congo…

Donc re-fusionner réseau et société de commercialisation est contraire à la démarche d’ouverture à la concurrence qui obligera de revenir sur cette fusion au plus tard en 2018, ce qui augure encore de nouvelles grèves et de nouveau blocages, sans oublier la rengaine que je vois déjà revenir pour se dédouaner : « C’est la faute à Bruxelles » !

De nouveaux blocages et de nouvelles grèves à répétitions sont hélas à prévoir !

[1] Notes de synthèse du SES n°151

Déni de démocratie en vue !?

Sur le terrain pour ses élections Européennes :

  • Je n’ai eu de cesse de rappeler cette nouveauté qui consistait à avoir pour la première fois un Président de la Commission Européenne issu de la couleur politique du Parlement ;
  • Je n’ai eu de cesse de condamner le service publique télévisuel français qui refusait la diffusion du débat entre les 5 candidats à la tête de la direction de la commission Européenne (Jean-Claude Juncker pour la Droite, Guy Verhofstadt pour le centre, Martin Schultz pour la Gauche, Ska Keller pour les écologistes et Alexis Tsipras pour l’extrême gauche) ;

Résultat, la Droite gagne avec une majorité (de 308 élus toutes tendances réunies) certes relative vu qu’il ne peut y avoir majorité qu’avec un accord de gouvernance et devra chercher les voix manquante auprès des centristes (59 élus) et les écologistes (52 élus). On nous annonce maintenant que Jean-Claude Juncker, ancien premier ministre luxembourgeois, se heurte au refus du premier ministre britannique, David Cameron, mais aussi du premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, ou de la Suède, Fredrik Reinfeldtqui, alors qu’il est arrivé en tête des élections européennes, car jugé trop fédéraliste, trop usé par vingt années en Europe, ce qui mène à la sortie du chapeau de Michel Barnier. Et là on voit immédiatement dans leur « franchouillardise » lancer un cocorico français ! On nous prend pour des cons !

Je n’ai pas défendu Jean-Claude Juncker, mais j’affirme ceci : Si il n’est pas mis à la tête de la commission Européenne, la prochaine fois c’est 65 à 70 % d’abstention aux élections européennes ! Il ne faudra pas jouer les surpris !

Encore une fois, l’Angleterre qui comme à son habitude nous joue l’Europe à la carte qui lui convient mène une attaque en règle comme à l’accoutumée contre toute avancée fédérale de l’UE ! Je leur dit ceci : Faites un choix, Oui ou Non vous restez dans l’UE mais choisissez ! En attendant n’empêchez pas les autres d’avancer ensemble pour une Europe plus fédérale, seul moyen de lutter contre les dumping et la concurrence libre et non faussée qui vous est si chère et qui est justement la cause de cette Europe qui se fait concurrence en interne là où lm’on devrait avancer pour plus de convergence pour être plus à l’aise dans la concurrence économique mondiale !

Autant j’ai toujours été réticent à une Europe à deux vitesse, autant aujourd’hui je pense que maintenant il est nécessaire et même vital de créer une gouvernance forte entre les 18 pays membres de la zone Euro (bientôt 19) : Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Lettonie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Portugal, Slovaquie, Slovénie… et au 1er Janvier la Lituanie… permette d’avancer ensemble à une convergence économique, fiscale, du droit social, du droit salarial, de rapprochement et de fusion des grandes entreprises de ces pays pour créer les leader de demain dans de nombreux domaines (Énergie, Transport en commun, Santé, Télécommunication, Armement, Automobile, Spatial, Chimie, Métallurgie…) quitte à laisser sur le carreau les 10 autres pays, l’Angleterre ne se gênant pas depuis des décennies de créer ses leaders mondiaux avec les Américains, soyons intelligent pour aligner en face une réponse Européenne en ayant comme idéal un  fédéralisme qui assuré une protection au mieux disant, un alignement par le haut obligatoire, tout en tenant compte de la nécessite d’un calendrier avec des dates butoirs qui forceront à avancer.

En tout cas, si Jean-Claude Juncker n’est pas élu à la Présidence de la Commission Européenne, ce serait pour moi un déni de démocratie grave qui nuira forcément à l’image de l’Europe (qui n’est déjà pas bien brillante) et je ne manquerai pas d’entrer en résistance contre ces pratiques inacceptables !

Ma réaction et mon appel à poursuivre notre engagement. Par Danièle Noël

Site du MoDem 54

Madame, Monsieur,

Chers amis,

« Choc », « Chaos », « Séisme », « Tsunami », les mots n’ont pas été choisis à la légère pour commenter ici ou là les résultats des élections européennes du week-end dernier. Il faut également reconnaitre que le climat de défiance dans lequel ce scrutin a eu lieu, n’a pas contribué à rassembler les électeurs.

Le Front National annoncé comme premier parti de France, est-ce vraiment une surprise ? Je n’en suis hélas pas convaincue.

Depuis plusieurs mois, nous avions relayé ce sentiment de défiance et de colère des Français à l’égard de la classe politique et de l’Europe. Sentiment recueilli sur le terrain aux côtés de Jean Lassalle, tout d’abord, puis également ressenti lors des campagnes de terrain menées à l’occasion des élections municipales.

Nous ne pouvons pas dire que nous nous sommes retrouvés devant une situation que nous n’avons pas vu venir, notre contribution en forme de réponse ayant été un engagement actif et permanent pour défendre nos idées, notre idée de la politique. Militants, adhérents, élus, sympathisants, de tous âges, nous avons tous ensemble fait rayonner nos idées, et infléchi, au cas par cas, la propension initiale de nombre de nos concitoyens au vote extrême. Qu’il me soit ici donné l’occasion de vous remercier, défenseurs des idées républicaines, citoyennes et modérées, représentants d’une politique éthique et respectueuse, que nous incarnons depuis la création de notre Mouvement.

Bien entendu, les résultats sont alarmants et ne peuvent laisser personne indifférent. Il y a lieu, toutefois, de relativiser la portée de ce scrutin, en évitant de ne voir que le côté sombre de ce vote.

C’est ainsi qu’en Meurthe-et-Moselle, je suis particulièrement fière des scores obtenus, à Nancy notamment. Notre ville a été, une fois encore, le bastion anti FN.

Lorsque François Bayrou et Jean-Louis Borloo ont imaginé « l’Alternative », ils ont voulu Nancy comme la vitrine d’un rassemblement fort et durable. Avec 16,63% des voix en faveur de la candidate UDI-MoDem, le Raz-de-Marine est ici très vite retombé. Notre ville démontre encore sa capacité de résistance aux idées nauséabondes prônées par l’extrême droite et à ses basses manœuvres qui tendent à tromper les citoyens.

Dans le Grand-Est, Nathalie Griesbeck a été reconduite à son poste de députée européenne. Elle pourra ainsi poursuivre son action. Proche des citoyens, accessible, Nathalie Griesbeck représente un réel atout pour nous, dans une  construction européenne en pleine évolution. Garante de l’éthique que nous souhaitons tous trouver en politique, Nathalie Griesbeck a salué les députées sortantes Sandrine Bélier et Catherine Trautmann, et regretté qu’elles aient été obligées d’abandonner leur expérience des affaires européennes au profit du recyclage de candidats d’appareils, bien éloignés de la vision communautaire.

Les échéances électorales sont aujourd’hui passées. Les différents paysages se dessinent, l’heure est désormais au travail. Mais les enseignements de ces scrutins doivent maintenant entrainer une véritable prise de conscience chez chacun d’entre nous. Nous savons que les solutions pour notre pays ne viennent pas des extrêmes. Les solutions, elles, viennent de responsables politiques solides qui disent qu’à partir de maintenant, on va reconstruire. Pour ce faire, nous allons poursuivre et accroître la dynamique que nous avons lancée !

Si nous ne défendons pas le côté noble et respectable de la Politique et des politiques, nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas. Pour ne pas être complaisants avec les catastrophes démocratiques qui se profilent, il est plus que jamais de notre devoir de réagir, de protéger activement nos acquis sociétaux.

PLUS QUE JAMAIS, NOTRE COHESION EST GARANTE DE NOS LIBERTES.

Voilà pourquoi je lance un appel à votre mobilisation au sein du MoDem pour les prochaines semaines, afin de ne pas laisser béants des espaces entiers de notre démocratie.

Adhérez au Mouvement Démocrate, ou renouvelez votre adhésion, et participez activement à nos prochaines actions. La meilleure réponse que nous pouvons apporter à la France, à l’Europe, est notre vision : une société humaine, respectueuse, qui décide d’aller de l’avant, et de relever les défis qui nous amèneront à une vie meilleure, dans un monde apaisé.

Adhérez au Mouvement Démocrate

Je vous remercie.

Danièle NOËL

Présidente MoDem 54

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Elections européennes : Posons les pierres d’une révolution citoyenne démocrate !

Chers amies et amis démocrates,

Je tenais à vous féliciter de votre engagement pour la campagne des européennes menée aux cotés des Jeunes UDI 54.

Vous avez défendu avec ardeur et conviction l’ Europe positive que nous incarnons !
Soyons fière de voir élue notre candidate Nathalie Griesbeck réélue qui est une femme de conviction.

Lors de ces européennes nous avons posé la pierre d’un véritable rassemblement centriste qui a pesé par ses résultats !
Nos résultats sont encourageants et montre la fin du bipartisme pour voir naître un échiquier politique nouveau.

Bien-sûr je ne nie pas la percée du FN dans ces élections qui est le résultat d’ une part de l’inaction des gouvernements successif de gauche et droite .

D’autre part de la décomposition de la vie politique française: la gauche est dans le grave échec que tout le monde voit avec des tensions, crispations, difficultés et problèmes énormes du côté de l’UMP.

Incontestablement cela montre l’urgence absolue de moraliser la vie publique et politique.

Dans ce scrutin, nous apparaissons comme une force qui a été à la fois une voix européenne claire et apparaît comme une force de renouvellement de la vie politique française.

L’alternative UDI-MoDem doit donc progresser et amplifier cet essai !

Construisons !

 

Séverin LAMOTTE
Président des Jeunes Démocrates 54

Tractage à Toul

Ce samedi 10 mai 2014, le tracatage pour les liste de l’Alternative UDI-MODEM – Les Européens du Grand Est portée par Nathalie Griesbeck continu avec les Jeunes Démocrates 54 et les jeunes UDI 54  qui étaient sur le terrain pour faire un tractage en plein cœur de Toul.

Un grand moment militant auprès d’habitants et un bon moment de rassemblement des jeunes UDI-MODEM de notre département.

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Mobilisation pour les élections Européennes du 25 mai

europeennesLes Élections européennes auront lieu en France le 25 mai prochain.

Pour la circonscription Grand-Est (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardennes, Franche-Comté, et Lorraine) il s’agira d’élire 9 députés qui siègeront au Parlement européen. 

La liste de l’Alternative UDI*Modem est déjà définie :
-la liste : http://elections.interieur.gouv.fr/ER2014/03/03L019.html
-le programme « Pour l’Europe »: http://www.calameo.com/read/0034438127acb08273d12
Nathalie GRIESBECK sera notre tête de liste.

Afin de faire entendre nos valeurs et de promouvoir notre projet pour l’Europe nous organisons des opérations de tractage/boitage.

Dates et horaires suivantes sont proposés :

– 04 mai 2014 : 14-18h à VEZELISE, HOUDREVILLE et HAROUE (déjà réalisée)
– 10 mai 2014 : 14h-17h à TOUL (contact : Vincent CATALDO / vincent.cataldo@laposte.net )
– 11 mai 2014 : 14h-17h à CHAMPIGNEULLES (contact : Séverin LAMOTTE / lamotte.severin@gmail.com)
– 17 mai 2014 : 14h-17h à NANCY (contact : Yohan DRIAN / drian.yohan@gmail.com )
– 18 mai 2014 : 14h-18h à LIVERDUN et à BRIEY (contact : Yohan DRIAN / drian.yohan@gmail.com)

Afin d’assurer la logistique (covoiturage, lieu de rendez-vous), n’hésitez pas à prendre contact avec les responsables de chaque opération (voir ci-dessus).

Pour toute information complémentaire, prendre contact (ci-dessous)

Nous devons plus que jamais être mobilisés! Venez nous rejoindre!

Contact :
Vincent CATALDO – Responsable Europe